La concentration en milieu carcéral d'une population marginale, dont 35 % de toxicomanes, justifie de dépister de manière plus systématique et rigoureuse les sujets présentant des facteurs de risque pour les hépatites B et C. En juin 1998, une étude sur la prévalence des infections à VHB et VHC et sur l'incidence à 3 mois, 6 mois et 1 an de détention de l'infection à VHC, a débuté à la Maison d'Arrêt de Paris – La Santé. Il a donc été proposé aux 900 détenus incarcérés à la Maison d'Arrêt de Paris – La Santé, du 3 juin au 10 novembre 1998, une sérologie de l'hépatite B et de l'hépatite C à leur entrée en détention. Pour les détenus séronégatifs au VHC à l'entrée, une nouvelle sérologie VHC a été proposée après 3 mois, 6 mois et 1 an de détention. L'hypothèse posée est qu'il puisse y avoir une contamination intra-carcérale par le VHC (partage de seringues entre toxicomanes, tatouages en cellule). Au terme d'un an d'incarcération, il n'a pas été découvert de séroconversion à VHC chez les détenus encore présents dans l'étude. Cependant, les conditions particulières à la Maison d'Arrêt de La Santé impliquent de nuancer ces résultats, qui nous ont conduit à nous interroger sur la méthodologie à suivre dans ce type d'enquête.

The concentration of a marginal population (35% drug addicts) in prisons necessitates systematic and rigorous screening for hepatitis B and hepatitis C in subjects at risk. In June 1998, a screening program was initiated to determine the prevalence of HBV and HBC infections in prisoners and to determine the incidence after 3, 6 and 12 months detention. The screening program was proposed to 900 prisoners in a Paris prison (Maison d'arrêt de Paris-La Santé) from June 3 to November 10, 1998. The program included hepatitis B and hepatitis C serology at incarceration. For prisoners who were seronegative for HCV at incarceration, a new HCV serology was proposed after 3, 6 and 12 months detention. It was postulated that HCV contamination could occur during incarceration (syringe sharing, tattooing). After one year of incarceration, no seroconversions for HCV were observed among the prisoners participating in this study. These findings should be interpreted with caution due to the particular detention conditions at the prison involved, raising important methodology interrogations concerning this type of survey.