La dernière enquête sur les alternatives à l’analgésie péridurale obstétricale a été réalisée en 1998. Depuis, le rémifentanil a pris une place importante dans ce domaine. Nous avons évalué l’utilisation du rémifentanil comme alternative à l’analgésie péridurale obstétricale en France dans les maternités de niveau II et III en 2009.

Nous avons réalisé une étude de pratique renseignée par un questionnaire informatisé adressé aux médecins anesthésistes réanimateurs exerçant dans les maternités de niveau II et III en France métropolitaine. Les données sur la maternité, les alternatives à l’analgésie péridurale utilisées, les modalités d’utilisation du rémifentanil ont été analysées de façon descriptive.

Sur 240 maternités contactées, 103 ont répondu au questionnaire. Parmi les répondeurs, 78 % déclaraient l’existence d’un protocole de service écrit en cas de contre-indication à l’analgésie péridurale obstétricale. Les alternatives utilisées étaient l’inhalation de protoxyde d’azote (58 %), l’injection intraveineuse de nalbuphine (52 %), le rémifentanil (52 %) et le sufentanil (46 %) intraveineux en analgésie contrôlée par le patient. L’administration de péthidine était signalée par une maternité (1 %). Les modes d’administration et les posologies de rémifentanil utilisés étaient très différents selon les maternités. L’efficacité du rémifentanil était jugée moyenne ou bonne par 55 % et 43 % des répondeurs respectivement. Deux incidents graves ont été rapportés en relation probable avec une erreur humaine.

Le rémifentanil est largement utilisé comme alternative à l’analgésie péridurale obstétricale. Bien que très souvent dictée par un protocole de service, le mode d’administration et les posologies sont très variables.

The last French survey on alternatives to neuraxial anaesthesia for labour pain was published in 1997. However, intravenous remifentanil has become increasingly used as an option for labour analgesia. We evaluated the use of remifentanil as an alternative to epidural analgesia in level 2 and 3 French maternities in 2009.

This was an internet-based French survey performed in 2009 including all level 2 and 3 maternities. Data recorded were maternity unit characteristic, alternatives to neuraxial analgesia used, and remifentanil administration protocols.

Two hundred and forty maternity units received the survey and 103 responses were completed. A written institutional alternative analgesia protocol for labour pain was present in 78%. Alternative labour analgesia included intermittent nitrous oxide inhalation (58%), intravenous nalbuphine (52%), patient-controlled intravenous administration of remifentanil (52%) and sufentanil (46%). Pethidine administration was reported by one maternity unit (1%). The bolus dose of remifentanil scheduled, and background infusion varied widely between maternity units. The analgesic efficacy of remifentanil used for labour pain was evaluated as moderate (55%) or good (43%). Two serious adverse events were reported.

Intravenous administration of remifentanil was largely reported as an alternative to neuraxial anaesthesia for labour pain. Although remifentanil administration was most often based on a local written protocol, bolus dose and background infusion varied widely between maternity units.