Ce travail tente d’interroger – en 2010 – les représentations que les membres d’une équipe soignante en oncologie thoracique se sont construites – au travers de leur pratique et de leurs réflexions – des proches des patients soignés dans leur unité hospitalière : quelle définition donnent-ils au proche, qui est-il pour eux, quel statut lui reconnaissent-ils, quel rôle a-t-il auprès du malade ?

Afin de conserver une homogénéité dans la conduite des entretiens, les 25 membres de l’unité d’oncologie (tous les professionnels de santé confondus) qui ont accepté de participer à cette enquête (soit la totalité de l’équipe) ont été interrogés par un même psychiatre ayant une expérience en cancérologie. Les entretiens, menés individuellement, ont pris la forme d’entretiens semi-directifs, d’une durée de 45 minutes à une heure. Il n’y a pas eu de refus de participation.

Intégrer le(s) proche(s) dans la prise en charge du malade atteint de cancer n’est pas seulement un souhait exprimé par les familles mais une nécessité reconnue, au bénéfice de la personne du patient : la prise en compte du proche fait partie intégrante des soins. Reconnue dans notre enquête comme irremplaçable en dehors du milieu hospitalier, l’aide apportée par les proches rencontre plus de difficultés à s’exprimer dans le cadre de l’hôpital, lien sacralisé où la collaboration entre proches profanes – « cothérapeutes » selon l’INCa – et soignants professionnels peut remettre en cause les pratiques de ces derniers et complexifier leur travail.

Objet de l’attention des uns et des autres, le patient est aussi un sujet, interlocuteur à part entière des soignants dont on attend qu’il soit partie prenante et active dans les soins. Les relations duelles sont appelées à laisser place à un système triangulaire ou tripartite. L’enquête montre comment, au-delà de certaines problématiques spécifiques, les mêmes enjeux caractérisent les relations entre chaque pôle (patient-proche-soignant) dans l’information comme dans le soin physique et psychologique.

This study attempts at evaluating (in 2010) representations that members of a thoracic oncology care team have built-in throughout their practice and reflections about the significant others of patients treated in their hospital unit: questions asked to caregiver consisted of their definition of significant others, their individual status, and their social functions in relationship with patients.

In order to maintain consistency in the conduct of interviews, all 25 members of the oncology unit (consisting of whole health-professional team) who agreed to participate in this survey, were interviewed by the same psychiatrist having a ten-year experience in oncology. The interviews were conducted individually and consisted of semi-structured interviews, lasting 45minutes to one hour. None of the health professional refused to participate.

Integrating significant other(s) in supporting cancer patient is not only a wish expressed by patient families but also a requirement that is recognized as beneficial to each patient: considering the significant other is an integral part of patient care. Representation of significant others by the health professional varied among the situations: outside the hospital setting, they are recognized as irreplaceable whereas the assistance provided by significant others has more difficulties to find its expression within the hospital, according to our study. Representation of the hospital remains sacred according to the heath professionals. Therefore they are afraid of a too close cooperation with significant others taken as secular co-therapists. This finding is in disagreement with the INCa recommendations (National Cancer Institute of France). Health professionals’ reluctances are facilitated by complexity of such cooperation.

As affected by a disease, a lung cancer patient is a care object and required technical attention from health professionals; but he is above all a person and a partner of his care. In this setting, health professionals are expected to be fully involved in care. Dual interactions (i.e. patient and caregiver) are changing into a triangular or tripartite way. The herein survey suggests how, beyond some specificities, the same issues involve the three poles when sharing information and care are considered. Significant other and caregiver are partners in the physical and psychological care.