Les molluscums contagiosums (MC) sont souvent profus et chroniques chez l’enfant immunodéprimé. Leur traitement est difficile. Le cidofovir est un analogue nucléosidique de la déoxycitidine utilisé par voie intraveineuse pour le traitement des rétinites à cytomégalovirus de l’adulte infectées par le virus d’immunodéficience humaine (VIH). Nous rapportons les cas de 4 enfants, âgés de 5 à 8ans, ayant développé de multiples MC au cours d’une poly-chimiothérapie pour une hémopathie lymphoïde, traités par du cidofovir en préparation magistrale à 1 %. Le début de réponse au traitement a été de 2 à 4 mois. La guérison a été complète chez 3 enfants en 7 à 9 mois, et partielle chez un. Aucun effet indésirable n’a été observé. Les MC constituent une difficulté thérapeutique chez l’enfant immunodéprimé, les traitements usuels étant peu adaptés. L’efficacité du cidofovir par voie locale est établie dans le traitement de nombreuses dermatoses à virus à acide désoxyribonucléique (ADN), et rapportée depuis peu pour les MC de l’adulte immunodéprimé. Son utilisation chez l’enfant est peu documentée. Alors que l’administration de cidofovir par voie parentérale entraîne des effets indésirables systémiques potentiellement graves, son utilisation par voie locale à forte concentration n’a été qu’exceptionnellement compliquée d’une atteinte systémique. Le cidofovir en préparation magistrale constitue une alternative efficace et bien tolérée pour le traitement des MC multiples de l’enfant immunodéprimé.

Molluscum contagiosum (MC) is common and often numerous and recalcitrant in immunocompromised children. The response to available treatments is frequently unsatisfactory. Cidofovir is a nucleoside analog of the deoxycytidine antiviral drug approved for the intravenous treatment of cytomegalovirus retinitis in AIDS patients. We report four cases of children, 5–8years old, who developed extensive MC in the context of chemotherapy for acute lymphoid leukemia and who were treated with a cream containing cidofovir 1%. In all patients, the lesions began to regress within 2 to 4months. For three patients, complete regression was observed in 7 to 9months, and the children remained clear of recurrence. For one patient, partial regression was obtained after 17months of treatment. No side effects have been observed. Treatment of MC in immunocompromised children is difficult because the usual treatments are inappropriate. Successful use of either topically or intralesionally administered cidofovir in several virally induced cutaneous diseases has been demonstrated and recently documented in the treatment of MC in immunocompromised adults. Conversely, its use in children is not documented. Although intravenous use of cidofovir may lead to severe adverse effects, one single case of a systemic side effect has been reported after topical use at a greater concentration, but no changes in laboratory data were observed. Topical cidofovir offers an effective and well-tolerated therapeutic alternative option for the treatment of MC in immunosuppressed children.