Dans la maladie d’Alzheimer, l’apparition d’hallucinations et/ou d’idées délirantes sur le thème de l’intrusion sont fréquentes. Dans un axe de recherche psychanalytique, si ces troubles révèlent des atteintes de l’identité et de la structure du Moi, responsables du sentiment d’exil intérieur du patient, la visée défensive, et donc d’abord protectrice de ces symptômes, mérite d’être rappelée. Ainsi, au travers d’exemples cliniques et littéraires, le présent article tend à envisager le recours à la pensée visuelle et aux images psychiques dans la maladie d’Alzheimer comme une tentative d’autoguérison, grâce à laquelle le sujet va mobiliser ses pulsions réparatrices pour retrouver, dans son environnement, un objet-support, visant à rétablir un sentiment de sécurité interne.

In Alzheimer’s disease, the appearance of hallucinations and/or delusions on the subject of intrusion is common. In an axis of psychoanalytic research, although these troubles reveal impairments of the identity and structure of the ego, responsible for the sense of internal exile in the patient, the defensive aim, first protective of these symptoms, should be recalled. Thus, through clinical and literary examples, this manuscript seeks to consider the use of visual thinking and mental images in Alzheimer’s disease as an attempt to self-healing, through which the patient will mobilize his restorative impulses to recover an object-carrier in his environment, aimed at restoring a sense of internal security.