L’entretien d’explicitation, en tant qu’aide à la verbalisation de l’action par le sujet agissant, a été mis au point par P. Vermersch qui en a posé les bases théoriques et pratiques. Dans cet article, nous proposons de considérer les apports potentiels d’une telle technique à l’exercice de la médecine, et notamment de la psychiatrie, mais aussi au développement des approches en première personne dans le domaine des neurosciences. Nous prendrons le parti de nous placer dans une perspective phénoménologique, qui par essence accorde la primauté à l’expérience vécue par le sujet. Dans un premier temps, nous questionnerons l’expérience médicale, à travers la place donnée, en pratique clinique, à la subjectivité. Dans un second temps, nous détaillerons la méthodologie nécessaire à la conduite de l’entretien d’explicitation et à la garantie de sa qualité. Enfin, nous envisagerons les aspects épistémologiques et philosophiques inhérents à la pratique de cet entretien, ainsi que les questions que celle-ci soulève quant à la structure de notre conscience.

Explicitation interview, as a help of verbalization of the action by the subject himself, has been developped by P. Vermersch, who laid the theorical and practical guidelines. In this article, we offer to consider the potential contributions of this method to medical practice, especially psychiatry, but also in first-person approaches in neurosciences. We take side for phenomenological perspective, which gives primacy to the experience of the subject. Initially, we question the medical experience, through the importance of subjectivity in clinical practice. In a second time, we detail the methodology for conducting the explicitation interview and to guarantee its quality. Finally, we consider the epistemological and philosophical aspects inherent in the practice of this interview and the questions it raises about the structure of our consciousness.