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Traiter la phobie spécifique de l’enfant en une séance ? Une revue systématique de la littérature - 06/04/13

Doi : 10.1016/j.encep.2012.04.002 
G. Fond a, b, c, , N. Franc a, b, d
a Université Montpellier 1, 34006 Montpellier, France 
b Inserm U1061, 34093 Montpellier, France 
c Service universitaire de psychiatrie adulte, hôpital La Colombière, CHU de Montpellier, 39, avenue Charles-Flahault, 34295 Montpellier cedex 5, France 
d Service universitaire de psychiatrie de l’enfant, hôpital Saint-Eloi, CHU de Montpellier, 34000 Montpellier, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

La littérature sur le traitement de la phobie spécifique de l’enfant est très rare à ce jour, alors qu’il s’agit du trouble anxieux le plus fréquent dans cette population, avec un retentissement qui peut parfois s’avérer invalidant. Ce trouble semble apparaître en moyenne vers l’âge de neuf ans et demi, et a une durée moyenne de 20ans ; il est deux fois plus fréquent chez les femmes. La phobie spécifique est un défaut du processus d’extinction de la peur, se traduisant par une hyperactivation chronique de l’amygdale droite. Elle est divisée cliniquement en trois sous-types : phobie animale, phobie du sang et phobie situationnelle-environnementale. L’origine de la phobie, de même que les renforçateurs, ne sont pas toujours trouvés dans l’histoire et peuvent être hautement biaisés par la mémorisation. Les phobies spécifiques répondent particulièrement bien à l’exposition in vivo, mais les traitements sont associés à un fort taux de perdus de vue et une mauvaise acceptation du traitement. La dose d’exposition, l’implication du thérapeute, le contexte, l’espacement des expositions, les facteurs attentionnels pendant l’exposition, l’aide à l’induction de réponse, le feedback physiologique pendant l’exposition et l’usage d’aides sécures peuvent influencer grandement l’efficacité et l’acceptabilité du traitement. Les phobies spécifiques sont très souvent comorbides, particulièrement avec les autres troubles anxieux et phobiques, mais aussi avec les troubles de l’humeur et du comportement. Contrairement à une idée reçue, la présence d’une comorbidité ne semble pas prédictive de l’échec de la thérapie. L’un des traitements les plus efficaces et les mieux évalués à ce jour se nomme One Session Treatment (OST). Il combine une exposition graduée et intensive du patient, du « modeling », de la psychoéducation, des défis cognitifs, un apprentissage des habiletés et du renforcement positif, le tout maximisé sur une séance de trois heures. Aucun traitement médicamenteux — seul ou en adjonction — n’a prouvé son efficacité dans le traitement de ce trouble à ce jour.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Objective

The essential feature of specific phobia is a persistent fear of clearly discernable, circumscribed objects or situations. The DSM-IV distinguishes four subtypes: animal, natural environment, blood-injection-injury, and situational. Specific phobias frequently co-occur. Specific phobia is one of the most common psychiatric disorders with a lifetime prevalence of 12.5% and is about twice as common in women as in men. Most phobias have a childhood onset except for the situational subtype which usually occurs during patients’ twenties. It is well known that childhood anxiety increases the risk of psychiatric disorders such as depression and anxiety in later life, as well as the risk of suicide attempts and psychiatric hospitalization. Nonetheless, there are few studies on the psychobiology and pharmacotherapy of specific phobias. Neuroimaging studies have shown that specific phobia seems to be associated with amygdala (more specifically the right amygdala) and anterior cingulate cortex hyperactivation that is reduced after exposure therapy. The aim of this study is to propose the first systematic review of specific phobia treatment among children.

Method

The review follows the Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analysis (PRISMA) statement guidelines. Two databases (Medline and Web of Science) were searched combining the search terms: specific phobia and treatment. English and French language were imposed. There were no publication date or publication status limitations. Seventy-four studies met the inclusion criteria and 36 were included.

Results

The goal of treatment is to achieve habituation and eventual extinction of the phobic reaction. Treatments for children’s anxiety have been suggested to work through diverse processes such as counter-conditioning, extinction, habituation, change in catastrophic cognitions, development of coping skills, increased self-efficacy, emotional processing, and changes in expectancies and perceptions of dangerousness. Most phobias respond robustly to in vivo exposure, but this approach is associated with high dropout rates and low treatment acceptance. One Session Treatment, a variant of cognitive-behavioral therapy, combines graduated in vivo exposure, participant modeling, reinforcement, psychoeducation, cognitive challenges, and skills training in an intensive treatment model. The limited data available on medication shows little promise. Finally, relapse is a common phenomenon, and little is known on the long-term outcome of the illness.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Phobie spécifique, Trouble anxieux, Enfant, Exposition, Symptômes, Comorbidité, Traitement

Keywords : Anxiety disorder, Phobic disorders, Specific phobia, Child, Exposure, Symptoms, Comorbidity, Treatment


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Vol 39 - N° 2

P. 109-114 - avril 2013 Retour au numéro
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