L’atteinte vasculaire périphérique est une maladie fréquente causée le plus souvent par l’athérosclérose et plus rarement par des anomalies du collagène ou d’autres composants de la paroi artérielle. Les troubles de la rigidité artérielle constituent un des phénomènes précurseurs de la maladie vasculaire périphérique et représentent dans le cas de l’athérosclérose, un marqueur de risque indépendant de survenue de maladies cardiovasculaires. Les premières techniques, développées pour l’évaluation de la rigidité artérielle, utilisent des mesures indirectes comme la vitesse de l’onde de pouls (VOP) ou l’analyse des variations de pression et de volume pour estimer la rigidité artérielle. Les techniques basées sur l’onde de pouls souffrent d’un manque de précision car elles supposent une rigidité artérielle, homogène le long du trajet de l’onde de pouls, et également constante au cours du cycle cardiaque. De plus, la mesure de la VOP peut être moins précise dans certaines situations pathologiques : syndrome métabolique, obésité, forte poitrine, mégadolico-artère. Les techniques basées sur l’analyse des variations de pression et de volume souffrent d’un manque de précision de la mesure de la pression sanguine qui ne peut se faire que de façon externe. De plus, ces techniques nécessitent un appareillage dédié, non remboursé, et compliqué à mettre en œuvre (surtout pour les techniques basées sur la variation de pression). Ces différentes raisons expliquent la faible utilisation de ces deux techniques en pratique clinique. L’imagerie ultrarapide ou « ultrafast echo » est une nouvelle modalité d’imagerie par ultrasons permettant une acquisition allant jusqu’à 10 000 images par seconde. Cette haute résolution temporelle permet de mesurer la VOP locale et la rigidité artérielle grâce à la palpation virtuelle effectuée par les ondes de cisaillement. La facilité d’application et la précision de ces deux techniques laissent présager des applications diagnostiques importantes en pathologie vasculaire. En effet, on peut réaliser en temps réel, à partir d’une sonde échographique vasculaire classique, une évaluation précise de la rigidité artérielle locale et de sa variation au cours du cycle cardiaque. Ce saut technologique permettra sans doute d’améliorer l’évaluation phénotypique des patients porteurs de maladies vasculaires, de mieux évaluer le risque cardiovasculaire des patients en prévention primaire ou secondaire, et de conduire de larges études épidémiologiques sur les risques cardiovasculaires.