Tentative de définir l’homme, l’individu humain, la personne humaine par la biologie, entendue au sens large incluant différentes disciplines « dures » de la biologie de laboratoire ainsi que les neurosciences et les cognisciences.

L’intérêt de telle(s) définition(s) peut s’avérer utile pour le clinicien quand il doit prendre en charge des sujets en position incertaine : embryon, patient en coma végétatif ou atteint de démence type Alzheimer.

De telles définitions biologiques de l’humain risquent d’accentuer le caractère normatif de la personne humaine alors qu’il faut prendre en compte les différents niveaux de complexité et d’intégration que cette même biologie nous montre tous les jours un peu plus. S’il est tentant de relier par exemple la personnalité à des données biologiques, il ne faut pas oublier qu’établir une corrélation ne veut pas dire forcément causalité et encore moins facteur de déterminisme. Un gène n’explique pas totalement un comportement agressif.

L’approche de la définition de la personne humaine par la biologie, qui est tentée ici, ne doit nullement nous faire oublier que notre médecine moderne, bien que bénéficiant grandement de la biologie, a trop tendance à oublier le corps, à le considérer comme une abstraction. Il convient, enfin, de réfléchir dès maintenant aux questions qui émergent, concernant les possibilités, désormais à portée de main, de changer notre espèce humaine biologiquement.

It is tempting to define the human being, the individual human person, in terms of biological science (extending the scope to include different disciplines of “hard” biological science as well as neuroscience and the science of cognition).

Such definitions are useful for the clinician who cares for persons in uncertain situations – embryo, vegetative coma, Alzheimer’s dementia – but raise the risk of setting a biological “standard”. Such definitions must take into account the different levels of complexity and integration. Certain trends can be observed using scientifically acquired data and appropriate technology, but correlations are not necessarily cause and effect relationships. And even less factors of determinism: a gene cannot totally explain an aggressive behavior.

A biological definition of the human being may be tempting but must not blind us to the fact that the biological approach of modern medicine readily ignores the body, considered as an abstraction. It is time to give more thought to the rapidly emerging question of the real possibility of changing our human species biologically.