La science est-elle une nouvelle croyance pour notre société ? Certes, nous ne sommes plus scientistes, au sens où ne croyons plus en un salut par la science. Cependant, du fait de la prégnance de la science dans notre société, nous sommes fortement influencés par un univers techno-scientifique qui nous construit et nous structure dans notre rapport au monde. La science constitue un imaginaire social qui nous modèle, en partie à nos dépens, dans notre perception du monde. Ainsi notre rapport au temps, à la limite, à l’action et au sens est influencé par le modèle scientifique. Nous sommes en quelque sorte des croyants qui l’ignorent.

La médecine, si elle se réduit à la mise en œuvre d’une opérativité technoscientifique, ne renforce-t-elle pas ces significations communes en privilégiant la rationalité scientifique au détriment de toute dimension existentielle ? Dès lors, n’est-il pas nécessaire d’introduire dans le cursus universitaire des médecins une formation à l’épistémologie et une sensibilisation à la réflexion éthique afin de contrebalancer, si possible, l’influence de la techno-science ?

Do we believe in science? While not many may believe that science is a source of salvation, it is however constantly present in our society and has a strong influence on individual conduct. Living in a technicoscientific universe has an effect on the way we conceive and construct our relations with the world. Our perception of the world is modeled by science which influences our relation with time, action and sense. In a way, we are believers who don’t believe we are.

Medicine, which implements technicoscientific operationality, reinforces common scientific significations and favors rationality over existentialism. It would thus appear important to introduce courses on epistemology and ethical awareness into the medical curriculum in order to counterbalance, if possible, the influence of our technicoscientific social model.