L’hypothèse des origines développementales de la santé et des maladies a stimulé les recherches sur les effets à long terme de la nutrition et de l’environnement précoces. Paradoxalement, les intestins ont fait l’objet d’études dans ce domaine seulement récemment. Des travaux ont montré que divers facteurs nutritionnels tels que l’énergie, les lipides et les acides gras, les protéines ou certains micronutriments, affectent les fonctions intestinales à long terme. Les modifications peuvent toucher l’absorption, la sécrétion, la barrière et les systèmes de défense, souvent dans un sens défavorable à l’organisme. Parmi les facteurs environnementaux précoces, le stress, certains polluants chimiques ou encore les perturbations du microbiote ont des effets à long terme sur les intestins. Certains mécanismes moléculaires sous-jacents ont été élucidés, mais l’implication de modifications épigénétiques dans ces effets sur les intestins commence juste à émerger. Enfin, les interactions microbiote–hôte semblent jouer un rôle important dans la programmation intestinale précoce.

The Developmental Origins of Health and Disease hypothesis has recently stimulated research on long-term effects of early nutrition and environment. Paradoxically, the intestines have received attention on this matter only recently. Experimental evidence has been published showing that nutritional factors, including energy, fat and fatty acids, protein and micronutrients impact various facets of gut function. These changes include alterations in intestinal digestive, absorptive, secretory, barrier and defence functions, often in a way potentially detrimental to the host. Among environmental factors, early stress, chemical pollutants and gut microbiota disturbances have long-term influence on intestines. Some underlying molecular mechanisms have been elucidated but experimental evidence for the involvement of epigenetic modifications in such long-term changes has just started to emerge. Finally, interactions between the microbiota and the host are being considered pivotal in the early programming of gut functions.