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Historique du développement du valproate dans les troubles bipolaires - 17/02/08

Doi : ENC-9-2001-27-4-0013-7006-101019-ART9 

Th. Lempérière [1]

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Les propriétés anti-convulsivantes de l'acide N-dipropylacétique (acide valproïque) ont été reconnues en 1967 par Meunier et Carraz. Son utilisation s'est rapidement généralisée en épileptologie, le plus souvent sous forme de valproate de sodium. Depuis 1983, le divalproate, combinaison équimolaire d'acide valproïque et de valproate de sodium, est disponible aux USA dans cette indication. Le développement de son utilisation dans les troubles bipolaires s'est fait en deux temps. C'est avec le valpromide, amide primaire de l'acide valproïque, qu'a été mise en évidence l'activité antimaniaque et prophylactique (Lambert et al., 1968-71). Les travaux initiaux de Lambert ont eu peu d'échos hors de France et c'est beaucoup plus tard que les études entreprises en Allemagne avec le valproate de sodium (Enrich et Von Zerssen, 1980-85) puis aux USA avec le divalproate, cette dernière décennie, sont venues confirmer l'efficacité des dérivés de l'acide valproïque dans les troubles bipolaires. La plupart des études contrôlées ont été réalisées avec le divalproate. Elles ont montré son efficacité en monothérapie dans l'accès maniaque (Pope et al. 1991) (Bowden et al., 1994) et le divalproate a été approuvé par la FDA en 1995 dans cette indication. Les résultats de l'étude de Bowden et les constatations d'autres travaux menés en ouvert suggèrent que le spectre d'activité du divalproate est plus large que celui du lithium, avec une bonne efficacité dans des sous-types de manie où l'activité du lithium est médiocre : manies dysphoriques, cycles rapides, manies secondaires à une atteinte cérébrale organique. Les études prospectives de Puzynski et Klosiewicz (1984) et de Lambert et Venaud (1992) ont montré l'activité prophylactique du valpromide, l'efficacité étant un peu plus marquée vis-à-vis des accès maniaques que des accès dépressifs. L'étude de Bowden et al. (2000) indique que la bonne efficacité du divalproate dans un accès maniaque aigu pourrait, chez un patient, être prédictive de son efficacité dans le traitement de maintenance. Le champ des troubles bipolaires apparaît actuellement plus vaste et plus hétérogène qu'on ne l'a longtemps pensé. Les stratèges y font une place croissante aux thymorégulateurs. Dans ces traitements au long cours où la mauvaise compliance est facteur d'échec, le traitement par valproate (valpromide, divalproate) a pour lui l'avantage d'être facile à gérer et d'être bien toléré sur le long terme. Lors des coprescriptions de thymorégulateurs, rendues souvent nécessaires par leurs limites d'efficacité, un consensus se fait sur l'intérêt de l'association du divalproate et du lithium.

Brief history of the development of valproate in bipolar disorders

The anticonvulsant properties of N-dipropylacetic acid (valproic acid) were discovered in 1967 by Meunier and Carraz. It very soon became widely used in epilepsy, gene-rally in the form of sodium valproate. Divalproate, an equimolar combination of valproic acid and sodium valproate has been available in the United States for this indication since 1983. The development of this drug for use in bipolar disorders occurred in two stages. Antimanic and prophylactic activity was demonstrated for valpromide, a primary amide of valproic acid (Lambert et al., 1968-71). The preliminary studies conducted by Lambert were not repeated outside France and it was only much later that the efficacy of deri-vatives of valproic acid in bipolar disorders was demonstrated in studies undertaken in Germany with sodium valproate (Enrich and Von Zerssen, 1980-85), and then in the USA with divalproate in the last decade. The majority of controlled studies were performed with divalproate and demonstrated the efficacy of this drug in monotherapy during manic episodes (Pope et al., 1991) (Bowden et al, 1994), and divalproate was approved by the FDA in 1995 in this indication. The results of the study by Bowden and the findings of other open studies suggest a wider spectrum of activity for divalproate than for lithium with a good efficacy profile in subtypes of mania in which the effects of lithium are mediocre : dysphoric mania, rapid cycling mania and forms of mania secondary to organic brain disease. The prospective studies by Puzynski and Klosiewicz (1984) and by Lambert and Venaud (1992) demons-trated the prophylactic activity of valpromide, with slightly greater efficacy being noted against manic episodes than against depressive episodes. The study by Bowden et al. (2000) shows that good efficacy of divalproate in acute manic episodes in a given patient may be predictive of efficacy of the drug in maintenance therapy. The field of bipolar disorders currently appears much wider and more heterogeneous than has long been held. Current therapeutic strategy is dominated by thymoregulators. In such long-term therapy where poor compliance constitutes a risk factor for treatment failure, use of valproate (valpromide, divalproate) has the twin advantage of being easy to manage and well tolerated in the long-term. During coadministration of thymoregulators, which is often necessary due to their limited individual efficacy, gene-ral consensus exists regarding the therapeutic value of combined divalproate and lithium.


Mots clés : Accès maniaques. , Divalproate. , Lithium. , Prophylaxie; Troubles bipolaires. , Valpromide.

Keywords: Bipolar disorders. , Divalproate. , Lithium. , Manic episodes. , Prophylaxis. , Valpromide.


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Vol 27 - N° 4

P. 365 - septembre 2001 Retour au numéro
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