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Étude pharmaco-épidémiologique de la prescription des antipsychotiques en milieu psychiatrique en France – - 17/02/08

Doi : ENC-04-2002-28-2-0013-7006-101019-ART4 

A. Brunot [1],

B. Lachaux [2],

H. Sontag [3],

F. Casadebaig [4],

A. Philippe [4],

F. Rouillon [5],

P. Cléry-Melin [6],

T. Hergueta [7],

P.M. Llorca [8],

T. MoreauDefarges [9],

P. Guillon [9],

T. Lebrun [1]

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En 2000, une étude transversale d'observation a étudié les modalités d'usage des antipsychotiques en psychiatrie française, en ambulatoire et hospitalisation, en exercice public et privé. 202 psychiatres ont été sollicités, et devaient inclure des patients à qui était prescrit un antipsychotique (10 patients en consultation et 20 en hospitalisation). Le diagnostic psychiatrique a été documenté selon les critères et la classification de la CIM-10 avec le Mini International Neuropsychiatric Interview , MINI . 2 068 patients, âgés de 18 à 65 ans, ont été inclus. Sur cet échantillon, 892 patients (43,1 %) ont un diagnostic CIM-10 de schizophrénie et font l'objet de ce travail. L'âge moyen de ces patients souffrant de schizophrénie est de 38,8 ans ; 38,8 % sont des femmes, les médianes d'ancienneté de la maladie et du traitement neuroleptique sont de 10 ans, celle du traitement actuel de 0,5 année en hospitalisation et de 2 ans en consultation. 33,1 % présentent un autre diagnostic psychiatrique associé (parmi : troubles de l'humeur, risque suicidaire et troubles anxieux).46,8 % des patients reçoivent au moins deux antipsychotiques et 73,9 % au moins un autre psychotrope. La cyamémazine est l'antipsychotique le plus prescrit (16,6 % des traitements). 56 % des patients reçoivent au moins un antipsychotique atypique. Les atypiques représentent 59,8 % des traitements lorsqu'un seul antipsychotique est prescrit. Le traitement est plus lourd en hospitalisation qu'en consultation, (respectivement 1,8 et 1,4antipsychotique prescrits), la posologie journalière y est plus élevée. Les coprescriptions d'autres psychotropes sont aussi plus nombreuses (en moyenne 1,5 médicaments coprescrits contre 1,1 en consultation). Dans l'ensemble, les coprescriptions d'autres psychotropes, mais pas d'antipsychotiques, sont plus nombreuses pour les patients avec un autre diagnostic psychiatrique associé (parmi troubles de l'humeur, anxieux ou risque suicidaire) : 1,7 contre 1,2 sans trouble associé. La médiane d'ancienneté d'hospitalisation à la date de l'étude n'est pas différente entre les deux secteurs : 107 en hôpital privé et 99 jours en hôpital public respectivement, mais les valeurs extrêmes diffèrent considérablement (maximum de 2,8 et 48,9 ans, respectivement). On note des coprescriptions d'autres psychotropes plus nombreuses en hospitalisation privée qu'en hospitalisation publique (moyenne de 1,9 contre 1,5). En ambulatoire, la proportion de patients suivis à un rythme rapproché est plus élevée en secteur libéral qu'en secteur public : au moins une fois tous les 15 jours pour 43,1 % des patients en secteur libéral contre 24,7 % en secteur public. En consultation, les antipsychotiques à action prolongée (NAP) représentent 26,6 % des traitements en secteur public contre 15,4 % en secteur privé. Enfin, on trouve des associations d'antipsychotiques plus nombreuses, en consultation, chez les patients avec un traitement plus ancien. Conclusion : il existe des différences importantes, entre l'hospitalisation et la consultation, dans le traitement des patients souffrant de schizophrénie. Le traitement antipsychotique en cours a été ajusté plus récemment chez les patients hospitalisés que chez ceux suivis en consultation. En hospitalisation, le traitement est plus lourd, présente plus d'associations d'antipsychotiques et de coprescriptions avec d'autres psychotropes. Les différences sont moins importantes selon les modalités d'exercice, public et privé. Les patients en hospitalisation privée reçoivent davantage de coprescriptions qu'en secteur public ; en ambulatoire, les patients suivis à rythme espacé sont plus nombreux en secteur public qu'en privé, avec un plus grand recours aux NAP en secteur public. Seule l'hospitalisation publique héberge des patients en très long séjour.

Pharmaco-epidemiological study on antipsychotic drug prescription in French Psychiatry : Patient characteristics, antipsychotic treatment, and care management for schizophrenia

In 2000, a one week national survey was conducted among 202 psychiatrists (129 participants) in France, from hospitals and clinics, private or public. The first 20 inpatients and 10 outpatients prescribed at least one antipsychotic drug (age range 18-65), were included. The diagnostic procedure was standardized with a structured interview : the Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI). A total 2 068 patients were included, among whom 892 (43.1 %) reached the criteria of schizophrenia according ICD-10. We present here data on these latter patients. Mean age was 38.8 years ; with 38.8 % females. Median duration of current antipsychotic treatment was 0.5 year in inpatients and 2 years in outpatients. Median duration of any antipsychotic treatment was 10 years, without difference between groups. Comorbid situations (anxiety disorder, depression and suicidal risk) were found in 33.1 % of schizophrenic patients, with higher frequency among inpatients in private hospitals (54.8 %) than in other groups. 46.8 % patients were prescribed at least 2 neuroleptics, and 73.6 % at least one non-neuroleptic drugs. Cyamemazine accounted for 16.6 % of all neuroleptics drugs, and 56 % of patients were prescribed an atypical antipsychotic (risperidone, olanzapine, amisulpride or clozapine). Atypical drugs accounted for 59.4 % of patients who were prescribed only one neuroleptic drug.Inpatients had more neuroleptics coprescription than outpatients (mean 1.8 vs 1.4 drugs), with higher daily dose. In addition, inpatients had more other psychotropics prescribed (mean 1.5 vs 1.1 drugs). Overall, more other psychotropic drugs were prescribed among patients with –, than those without – comorbid situations (1.7 vs 1.2 drugs). Median time since admission, at the time of the study, were similar in private and public hospitals (107 vs 99 days) but maximal time since admission was respectively 2.8 and 48.9 years. Visit frequency for outpatients was more than one every two weeks for 43.1 % in private and 24.7 % in public clinics. Among inpatients only we found a difference between private and public hospitals for polypharmacy of non neuroleptics psychotropics, (mean 1.9 vs 1.5). In outpatients, long acting depot accounted for 26.6 % of neuroleptics treatments in public clinics and 15.4 % in private clinics. Finally, we found that polypharmacy among outpatients increased with duration of antipsychotic treatment. Conclusion : in France, important differences are reported in antipsychotic prescription for schizophrenia between in- and outpatients. Current antipsychotic prescription is more recent in inpatients than in outpatients, with similar duration of overall antipsychotic treatment. Inpatients have more drug prescription, antipsychotics and other psychotropics, than outpatients. Differences are less important between private and public providers. Inpatients in private hospitals receive more non neuroleptic drugs than in public hospitals, and depot antipsychotics are more used among patients of public clinics. Long term inpatients are found in public hospitals only. Outpatients follow up is more intensive in private than in public clinics.


Mots clés : Antipsychotiques atypiques , Étude transversale , France , Interview structuré, MINI , Neuroleptiques classiques , Prise en charge , Schizophrénie.

Keywords: Antipsychotic drugs , Cross sectional study , France , Neuroleptic drugs , Patient care , Schizophrenia , Structural interview, MINI.


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Vol 28 - N° 2

P. 129-138 - avril 2002 Retour au numéro
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