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Symptômes résiduels après traitement antidépresseur d'un épisode dépressif majeur : enquête d'opinion réalisée auprès de psychiatres à activité libérale - 17/02/08

Doi : ENC-9-2003-29-4-0013-7006-101019-ART3 

S. MOUCHABAC [1],

M. FERRERI [1],

F. CABANAC [2],

M. BITTON [3]

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Introduction - Des travaux récents suggèrent que la dépression avec symptômes résiduels est une modalité évolutive fréquente. Elle est associée à un pronostic péjoratif qui se traduit par un taux de rechute plus précoce et élevé et possède des répercussions médico-sociales majeures. Plusieurs revues de la littérature soulignent que ces symptômes sont sous-évalués et que leur traitement doit suivre un schéma « incisif » visant à la disparition complète de ces symptômes. De même, il n'a pas été dégagé de patterns spécifiques et leur évaluation reste soumise à de nombreux biais du fait de l'absence de définition validée. L'objectif de cette enquête est d'analyser l'opinion et les attitudes des psychiatres concernant les symptômes résiduels lors d'épisodes dépressifs majeurs, traités par antidépresseurs, dans leur pratique quotidienne de ville. Méthode - 867 psychiatres ont été sélectionnés sur la totalité du territoire français pour constituer un échantillon représentatif de la spécialité. Ils ont été interrogés par un questionnaire à choix fermés sur le champ d'application de la notion de symptômes dépressifs résiduels (définition, accord professionnel autour de cette notion), les facteurs déterminants dans leur survenue (facteurs liés au patient, facteurs liés à l'épisode initial, facteurs liés à la prise en charge) et leur attitude pratique et thérapeutique face à ces symptômes. Résultats - La prévalence estimée de symptômes résiduels chez leurs patients déprimés est de 25 %. 57 % des médecins interrogés considèrent cette notion comme pertinente, mais 70,3 % pensent qu'elle ne fait pas référence à un accord professionnel fort. Ils retiennent comme définitions les plus adaptées celles en rapport avec la persistance de signes cliniques (asthénie ou des troubles cognitifs mineurs) ; alors que l'utilisation de critères psychométriques est moins évoquée. On retrouve une absence nette de consensus concernant le délai diagnostique des symptômes résiduels, puisque 30 % les diagnostiquent après 6 mois. Les réponses concernant les facteurs pouvant être prédictifs ou influencer la survenue de symptômes résiduels (liés au patient, à la nature de l'épisode initial et à la prise en charge) ne reflètent pas de position uniciste et ne rejoignent pas nécessairement les données de la littérature. Pourtant si l'attitude thérapeutique semble adaptée (vérification de l'observance du traitement, réévaluation clinique, réajustement thérapeutique), 64 % des médecins considèrent les symptômes résiduels comme une difficulté thérapeutique. Conclusion - Cette enquête réalisée en préalable à un observatoire transversal montre, par l'aspect très hétérogène des réponses, l'absence de consensus autour de la notion de symptômes résiduels. Certes, il apparaît que les praticiens adoptent souvent des conduites pragmatiques, mais tout en restant proches des recommandations de l'ANAES, elles ne semblent pas optimisées pour le traitement spécifique de ces symptômes. Ce concept clinique reste encore peu étudié et, en l'absence de définition spécifique, il paraît sous-évalué et sous-traité par les schémas thérapeutiques classiques. Il convient donc de poursuivre les recherches sur les symptômes résiduels, afin d'aboutir à des définitions fidèles et valides permettant d'affiner la prise en charge.

Residual symptoms after a treated major depressive disorder : a survey among private psychiatrists

Introduction - Recent studies suggest that depression with residual symptoms is a frequent progressive form of this disease. It is associated with a poor prognosis that translates into an earlier and higher relapse rate, and has a significant medical and social impact. Several literature reviews emphasize that residual symptoms are under-evaluated and that their treatment should follow an « incisive » strategy with the goal of complete eradication of symptoms. Specific patterns have not been detected either, and the evaluation of residual symptoms remains subject to numerous biases due to the lack of a validated definition. The purpose of this study was to analyze the opinions and attitudes of psychiatrists about residual symptoms following major depressive episodes treated with antidepressants as part of their daily private practice. Design - 867 psychiatrists were selected from across France to form a representative sample of the medical specialization. They were questioned with a closed-choice questionnaire on the scope of the residual depressive symptoms concept (definition, professional consensus), determining factors in their onset (factors associated with the patient, with the initial episode, with management) and their practical and therapeutic attitude towards these symptoms. Results - The estimated prevalence of residual symptoms in their depressed patients was 25 %. Fifty-seven percent of the physicians queried felt the concept was appropriate, but 70.3 % thought that it did not have a strong professional consensus. The definitions deemed most appropriate were those involving the persistence of clinical signs (asthenia or minor cognitive impairment), whereas the use of psychometric criteria was mentioned less often. There is a clear absence of consensus concerning the diagnostic delay of residual symptoms, as 30 % diagnosed them after 6 months. Responses about factors that may be predictive or affect the onset of residual symptoms (associated with the patient, the nature of the initial episode and the management) did not reflect a unified position, nor did they necessarily correspond to the data in the literature. However, while the therapeutic attitude seemed adequate (verifying treatment compliance, clinical re-evaluation, therapeutic re-adjustment), 64 % of the physicians considered residual symptoms to be a therapeutic challenge. Conclusion - Through the wide disparity of responses, this observational study demonstrates the absence of consensus with regard to the concept of residual symptoms. While it does appear that practitioners often adopt an approach that is pragmatic yet still close to that recommended by the ANAES [ Agence National d'Accréditation et d'Evaluation en Santé , French National Health Accreditation and Evaluation Agency], such an approach does not seem to be optimized for the specific treatment of these symptoms. This clinical concept remains little studied, and lacking a specific definition, appears to be under-evaluated and under-treated by conventional treatment strategies. Further research on residual symptoms is necessary in order to establish true and valid definitions that will.


Mots clés : Dépression ; , Prise en charge ; , Rémission partielle ; , Symptômes résiduels.

Keywords: Depression ; , Partial remission ; , Patient care ; , Residual symptoms.


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Vol 29 - N° 4

P. 306-312 - septembre 2003 Retour au numéro
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