S'abonner

De la biologie du trauma aux pistes pharmacologiques de prévention secondaire de l’état de stress post-traumatique - 17/02/08

Doi : ENC-4-2005-31-2-0013-7006-101019-200520022 

F. Ducrocq [1],

G. Vaiva [2]

Voir les affiliations

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

pages 15
Iconographies 2
Vidéos 0
Autres 0

Parmi l’ensemble des conséquences psychologiques dont peut souffrir un sujet confronté à un événement exceptionnel, l’état de stress post-traumatique représente une modalité évolutive fréquente, invalidante, fortement comorbide et qui tend à la chronicité en l’absence de repérage clinique. Par définition menaçant et entraînant une réaction de peur intense, cet événement dit traumatique représente une situation de stress extrême susceptible non seulement d’altérer l’homéostasie physique et psychique du sujet mais d’être également reconnue déterminante dans l’étiopathogénie de troubles séquellaires. L’intensité de cette détresse est cliniquement et physiologiquement repérable et représente un facteur de risque prégnant du développement de trouble ultérieur, à côté d’autres éléments pré, péri ou post-traumatiques. Aux côtés d’une prévention primaire ne concernant que peu la médecine et d’une prévention tertiaire bien balisée, la prévention secondaire s’attacherait donc à la reconnaissance rapide de facteurs de risque ou de vulnérabilité et permettrait le repérage d’une population à risque de développement de troubles séquellaires. Il s’agirait par exemple de diminuer l’incidence du PTSD aigu chez des patients vus au décours de l’événement, mais également de prévenir ou de modérer l’apparition d’un état de stress aigu, voire de contribuer à éviter l’apparition d’un PTSD chronique. La psychopharmacologie des troubles immédiats et post-immédiats demeure en revanche un terrain peu exploré. Réduire ou contrôler le niveau haut et prolongé des phénomènes d’hyperéveil ou l’hypersensibilisation de l’axe HPA contribuerait au confort du sujet et participerait de la prévention du PTSD. Le corpus de connaissances dans le champ de la neurobiologie du stress et du trauma est en pleine expansion et nous nous appuierons dans cette revue sur ce paysage pour en dégager les pistes pharmacologiques potentielles. La place des antiadrénergiques et de certains anxiolytiques non benzodiazépiniques est maintenant bien documentée et ouvre de belles perspectives d’avenir. D’autres classes représentent des approches intéressantes et bien étayées : agents sérotoninergiques, antagonistes du CRF, NPY, antagonistes NMDA, anticonvulsivants ou autres agents GABAergiques, nous permettant d’élargir notre arsenal thérapeutique aux côtés de nécessaires interventions psychothérapiques. Cet effort semble devoir se porter au plus près d’un événement traumatique qui vient souvent bouleverser un sujet, tant par la souffrance psychique engendrée que par la perte de ses repères et étayages sociaux, familiaux et professionnels.

From the biology of trauma to secondary preventive pharmalogical measures for post-traumatic stress disorders

Of all the psychological complications that an individual is likely to present with when confronted with an exceptional event, the Post-Traumatic Stress Disorder is characterized by being progressive, frequent, invalidating, strongly associated with comorbidity, and having the tendency to become chronic if it is not detected clinically. By definition, it is threatening and produces an intense fear reaction. The traumatic event is a situation of extreme stress, not only capable of altering the physical and psychological homeostasis of the individual, but is also recognized as determinant in the aetiopathology of complications. The intensity of this distress can be identified clinically and physiologically, and is currently considered as an important risk factor for the development of PTSD later on, together with other pre-, peri- and post-traumatic factors. In fact, the most studied field is the therapeutic approach, in particular drug treatment, of the fully-constituted disorder, although this actually represents tertiary prevention. Even though primary prevention seems to concern Medicine very little, any prospect of performing secondary prevention should begin by rapid identification of the risk or vulnerability factors and should allow a population at risk from developing complications to be defined. Its potential therapeutic impact brings together psychotherapeutic and drug treatment, since it is only this combination that seems able to allow the most favourable clinical outcome to be achieved for an individual, who is confronted by an out-of-the-ordinary event. The aims of secondary prevention strategies are, for example, to reduce the incidence of acute PTSD in patients seen following the event. The benefits for the individual and for the society can easily be measured in terms of the consequences on his/her social, professional and family life, or in terms of cost. The usefulness of this prevention can also be measured by the possible ways that other conditions, comorbid to PTSD, are controlled, such as anxiety disorders, depression and substance abuse, for example. Secondary prevention strategies may also be aimed at determining the therapeutic impact, by preventing or moderating the appearance of an acute stress, or even by contributing in avoiding the onset of chronic PTSD. Psychopharmacology of the immediate and post-immediate disorders, however, remains a field which has been studied very little. Reduction or control of the high, prolonged level of hyperarousal phenomena or hypersensitization of the hypothalamo-pituitary axis, would contribute to the comfort of the individual, and would participate in the prevention of PTSD. Based on current knowledge of the neurobiology of trauma, we look into the existing and potential pharmacological possibilities. Even though benzodiazepines tend to have an important role, knowledge of other drugs and therapeutic groups is rapidly increasing. In this review, we will see that the efficacy of anti-adrenergic drugs and certain other anxiolytics is now well-documented, this opening the door to their use in the future. Other drug groups offer interesting, well-proven approaches, such as serotoninergic drugs, CRF or NPY antagonists, NMDA antagonists, anticonvulsants or other GABAergic agents. In view of this disorder, which represents a true public health problem, we consider that it is now possible to widen the horizons of our drug therapy, in combination with any necessary psychotherapeutic treatment, to reach the heart of the traumatic event, that often upsets the victims, both by the psychological suffering it induces, and the loss of his/her social, family and professional references and support structures.


Mots clés : État de stress post-traumatique , Facteurs de risque , Prévention secondaire , Psychopharmacologie , Traitements immédiats.

Keywords: Immediate treatment , Psychopharmacology , PTSD , Risk factors , Secondary prevention.


Plan



© 2005 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 31 - N° 2

P. 212-26 - avril 2005 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Intérêt de l’analyse du tempérament chez les sujets bipolaires
  • D. VanDenBulke, C. Henry
| Article suivant Article suivant
  • L’information du sujet schizophrène en pratique clinique : données actuelles
  • J. Palazzolo, G. Brousse, P. Favre, P.-M. Llorca

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.