L’infection congénitale à cytomégalovirus (CMV) constitue la première cause d’infection virale materno-fœtale dans les pays industrialisés. Elle concerne 1 % des nouveau-nés, avec risque de séquelles. Pour de nombreuses raisons, les recommandations de l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé de 2004 ne sont pas favorables à un dépistage systématique du CMV pendant la grossesse. Certaines maternités pratiquent ce dépistage et le but de ce travail est de dresser un état des lieux de cette pratique en Île-de-France.

Il s’agit d’une une enquête descriptive transversale auprès des 99 maternités d’Île-de-France entre le 30 juillet 2011 et 15 janvier 2012. Les données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire lors d’un entretien téléphonique. Quatre-vingt onze questionnaires ont été recueillis et analysés. Le critère principal de jugement était la réalisation ou pas du dépistage.

Sur ces 91 maternités, 13 (14,3 %) effectuent ce dépistage. Cette pratique minoritaire est sans rapport avec le statut (public/privé), le type obstétrico-pédiatrique ou l’activité.

Aux vues des données de la littérature, la recherche du CMV en cours de grossesse n’est réalisée que sur signes d’appel cliniques ou échographiques. Un dépistage systématique du CMV en cours de grossesse n’est, à ce jour, pas recommandé en France. Et dans l’attente d’un vaccin efficace en cours de développement, l’information des femmes enceintes sur les mesures de prévention est la mesure la plus efficace comme le précisent les recommandations de l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (Anaes) de 2004. Celle-ci passera par une plus large diffusion de ces recommandations vers nos collègues médecins généralistes, en première ligne dans la prise en charge des femmes en début de grossesse.

Congenital infection with cytomegalovirus (CMV) is the leading cause of materno-fetal viral infection in industrialized countries. It covers up to 1% of neonates with risk of sequelae. The recommendations of the National agency for accreditation and evaluation in health from 2004 does not support routine screening for CMV during pregnancy. Some maternity hospitals still practice this screening and the purpose of this work is to present an overview of this practice in Île-de-France.

We present a descriptive cross-sectional survey among 99 maternity hospitals of Île-de-France between July 30, 2011 to January 15, 2012. Data were collected using a questionnaire in most cases during a telephone interview. Ninety-one questionnaires were collected. The primary endpoint was the achievement or otherwise of this screening.

Of the 91 maternity hospitals surveyed, 13 (14.3%) still were conducting this screening in 2012. This practice was a minority and unrelated to the status (public/private), obstetric-pediatric type or activity.

According to recent literature data, this diagnosis should be proposed only in case clinical or ultrasound signs. Screening could be included as part of research protocol for a better understanding of this pathology. It is not recommended in France and pending the development of an effective vaccine, informing pregnant women about preventive measures appear to be the most effective measure. This will involve a wide dissemination of recommendations to general practitioners in first line in support of women in early pregnancy.