L'électrochirurgie, technique quasi centenaire, permet la section ou la coagulation des tissus par application d'un courant électrique alternatif de haute fréquence. L'énergie électrique peut circuler sur un mode monopolaire ou bipolaire. Dans le premier cas, le courant circule dans l'organisme entre l'électrode active et la plaque de retour de courant. Dans le second, le courant circule entre deux électrodes actives, très proches l'une de l'autre, et ne diffuse donc pas dans l'organisme. La quantité d'énergie délivrée est proportionnelle à la puissance du courant électrique et à la durée d'application de celui-ci, suivant la loi de Joule (quantité d'électricité [Q] ; résistance [R] ; intensité [I] temps [t] ; Q=RI²t). L'effet tissulaire dépend de la densité de courant, c'est-à-dire la quantité d'énergie divisée par la surface d'application. Le courant entraîne un échauffement des tissus sur le trajet du flux d'électrons par agitation des particules, qui aboutit soit à la coagulation des protéines, si la température atteint environ 60°C, soit à la vaporisation explosive de l'eau intracellulaire, si la température atteint brutalement 100°C, entraînant une section des tissus. C'est la forme de l'onde électrique qui détermine l'effet tissulaire. La distribution électrique est contrôlée par le générateur pour assurer des paramètres plus ou moins constants malgré les variations d'impédance des tissus. L'électrochirurgie est utilisée en chirurgie incisionnelle, en chirurgie endoscopique, notamment transurétrale et cœlioscopique, avec des matériels spécifiques et des programmes électriques dédiés. Malgré des perfectionnements constants, des accidents peuvent survenir, par diffusion incontrôlée du courant électrique ou de la chaleur engendrée. La prévention de ces accidents repose avant tout sur une bonne connaissance des principes et des réglages de ce dispositif.