La vasopressine (VP) est élevée dans le diabète. Or, nous avons montré une association inverse entre la prise hydrique (qui diminue le taux endogène de VP) et le risque de survenue d’une hyperglycémie dans la cohorte D.E.S.I.R (Roussel et al, Diabetes Care, 2011). L’étude a pour but de déterminer le rôle de la vasopressine et de la prise hydrique dans l’homéostasie glucidique dans un modèle de rat présentant un syndrome métabolique.

La tolérance au glucose (GTT, 1,5g/kg, ip) et à l’insuline (ITT, 1U/kg, ip) a été analysée chez des rats mâles Zucker obèses contrôles (Norm-VP) ou traités pendant 2 semaines, soit par une perfusion chronique de VP (500ng/24h) (High-VP), soit par un régime fortement hydraté (Low-VP). La quantité journalière de nourriture a été restreinte pour assurer une consommation égale dans chaque groupe. n=10/groupe.

Le protocole n’a induit aucune modification significative d’osmolarité plasmatique et d’hématocrite. Les rats High-VP ont présenté une insulinémie à jeun plus élevée (High-VP : 7,2±0,7, Norm-VP : 5,0±0,9 Low-VP : 4,4±0,6,ng/ml, p<0,02) ainsi qu’une réponse glycémique (AUC : 11 017±1 753 vs. 7 661±633 et 6 852±948mg/dl x120min, respectivement, p<0,02) et insulinémique (AUC : 444±108 vs. 260±32 et 227±28ng/ml x120min, p=0,02) au GTT plus marquées que celle des autres groupes. L’ITT a induit des chutes de glycémie (30mg/dl) équivalentes entre les groupes mais le retour vers une glycémie normale a été fortement ralenti dans le groupe Low-VP (p<0,002).

Cette étude montre, pour la première fois, qu’un taux élevé de vasopressine dégrade à long terme la tolérance au glucose ; a contrario, le régime fortement hydraté est protecteur. Ces résultats, en accord avec nos données épidémiologiques, démontrent un lien de causalité entre vasopressine/ hydratation et désordre du métabolisme glucidique.