Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil est incriminé dans l’aggravation et l’entretien de la maladie athéromateuse notamment coronarienne. Il reste cependant sous-diagnostiqué en milieu cardiologique.

L’objectif de cette étude était de déterminer la prévalence du syndrome d’apnée obstructive du sommeil et les facteurs prédictifs de la forme sévère chez les patients hospitalisés pour un syndrome coronarien aigu avec sus-décalage persistant du segment ST.

Il s’agit d’une étude prospective portant sur 120 patients hospitalisés pour un syndrome coronarien aigu avec sus-décalage persistant du segment ST, entre avril 2011 et mars 2012. Tous les patients ont bénéficié d’un enregistrement polygraphique dans les 15 jours suivant l’infarctus. Le diagnostic de syndrome d’apnée du sommeil a été retenu en cas d’indexe apnée-hypopnée≥5 événements par heure ; la forme sévère a été définie par un indexe apnée-hypopnée≥30 événements par heure. Par ailleurs, une évaluation clinique de la qualité du sommeil a été réalisée par le score d’Epworth.

La population était constituée de 102 hommes et 18 femmes avec un âge moyen de 58±12ans. Les facteurs de risque cardiovasculaire étaient dominés par le tabagisme retrouvé dans 72 % des cas, 40 % des patients étaient diabétiques et 44 % étaient hypertendus. Quatre-vingt-sept pour cent des patients ont été pris en charge dans les 24 premières heures. Une angioplastie primaire a été pratiquée dans 60 % des cas et une fibrinolyse a été réalisée chez 10 % des patients. Un syndrome d’apnée obstructive du sommeil était présent chez 79 % de la population avec un indexe apnée-hypopnée moyen de 15,76±14,9. Une forme sévère de cette affection était identifiée chez 16 % des patients. Après analyse multivariée, les facteurs prédictifs indépendants de la forme sévère au décours d’un syndrome coronarien aigu avec sus-décalage du segment ST étaient un score d’Epworth≥ 4 et une désaturation nocturne≤82 % enregistrée par saturomètre au doigt à l’unité de soins intensifs cardiologiques.

La prévalence du syndrome d’apnée obstructive du sommeil au décours d’un infarctus du myocarde était très élevée. Un score d’Epworth≥ 4 et une désaturation nocturne≤82 % étaient prédictifs de la forme sévère.

Obstructive sleep apnea has been implicated in the pathogenesis and aggravation of coronary atherosclerosis. However, it remains underdiagnosed in cardiology practice.

The aim of this study was to determine the prevalence of obstructive sleep apnea and the predictors of severe sleep apnea in patients admitted for ST elevation myocardial infarction.

This was a prospective study which has included 120 patients hospitalized for ST elevation myocardial infarction, from April 2011 to March 2012. All patients have undergone an overnight sleep study using a portable polygraphy device, in the 15days following the acute coronary syndrome. The diagnostic of obstructive sleep apnea was considered as apnea–hypopnea index of ≥5 events per hour, severe sleep apnea was defined as apnea –hypopnea index of ≥30. Subjective daytime sleepiness was assessed by the Epworth sleepiness scale. All patients have had an oxygen saturation monitoring in the coronary care unit using a pulse oxymeter, before undergoing the sleep study.

The study population was made up of 102 men and 18 women. The mean age was 58±12years. Smoking was the major cardiovascular risk factor found in 72% of all patients, diabetes and hypertension were represented in 40% and 44% of the population, respectively. Eighty-seven percent of patients were admitted in the first 24hours of symptom onset. A primary percutaneous coronary intervention was performed in 60% of cases while fibrinolysis was done in 10% of patients. The prevalence of obstructive sleep apnea was 79%. Mean apnea–hypopnea index was 15.76±14.93 and severe form was diagnosed in 16% of all patients. Multivariate analysis showed that Epworth sleepiness score of ≥4 and nocturnal desaturation below 82% were independent predictive factors for severe obstructive sleep apnea.

Prevalence of obstructive sleep apnea was very high in patients admitted for acute myocardial infarction. Epworth sleepiness score of ≥4 and nocturnal desaturation below 82% were independent predictive factors for severe form of sleep apnea.