Les objectifs de cette étude étaient de mesurer la prévalence des violences à l’encontre des soignants, d’identifier les principales caractéristiques de la victime et de l’agresseur, d’évaluer les conséquences médico-légales des agressions.

Une enquête épidémiologique, descriptive et rétrospective a été menée au sein de la consultation de coups et blessures du service de médecine légale du CHU Rangueil à Toulouse entre janvier 2004 et juillet 2012

Nous avons étudié 2439 certificats de coups et blessures et en avons recensé 66 concernant des personnels de santé, alléguant être victimes d’agression lors de leur activité professionnelle (soit 2,7 %). Les professions les plus exposées au risque d’agression sont les infirmiers, suivis des aides-soignants et des médecins. Soixante-quinze pour cent de ces professionnels de santé exercent en milieu hospitalier ou sont salariés d’une structure de soins. La victime a été examinée principalement sur réquisition de l’autorité judiciaire. Une incapacité totale de travail au sens pénal du terme a été déterminée et évaluée en moyenne à un jour.

Les résultats de notre étude ont confirmé plusieurs données de la littérature concernant les caractéristiques socioprofessionnelles des victimes et le profil des agresseurs. Nous avons exploré pour la première fois la prise en charge juridique avec les suites engagées sur le plan pénal et les incapacités totales de travail. Ainsi, la seule rédaction d’un certificat de coups et blessures volontaires nous paraît totalement insuffisant. Une prise en charge globale, associant médecins du travail et spécialistes en victimologie, apparaît nécessaire.

The objectives of this study were to measure the prevalence of physical aggression against health care provider, presenting to the Forensic unit of the Toulouse University Hospital, to identify the main characteristics of the victim and perpetrator, to evaluate the medical and medico-legal consequences of aggressions.

Epidemiological, descriptive and retrospective study was conducted in consultation at the Forensic Unit of the Toulouse-Rangueil University Hospital, over a period from January 2004 to July 2012 inclusive.

We studied 2439 certificates of workplace aggression and have identified about 66 health workers, claiming to be victims of aggression in the exercise of their duties (2.7 %). The most at risk of aggression professions are nursing, followed by nursing auxiliary and doctors. Seventy-five percent of health professionals have practiced in hospital or are employees of a structure care, while 21 % work in private practice. The forensic pathologist examined the victim at the request of the judicial authority in 60.6 % of cases. A total incapacity (ITT) with the penal direction was determined at each consultation and evaluated an average of one day.

Results of our study confirmed several literature data on the occupational characteristics of victims and perpetrators profile. Furthermore, we explored for the first time legal procedures under the criminal law and total incapacities for work. Thus, simply writing a certificate of wounding with intent seems to us totally insufficient. A comprehensive care, with regular monitoring would be required in a specialized unit combining occupational physicians and specialists in victimology.