Les grèves de la faim en milieu carcéral. À propos de 45 cas pris en charge à la maison d’arrêt de Nice sur une période de deux ans - 27/04/14
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Résumé |
La grève de la faim est une situation fréquemment rencontrée en milieu pénitentiaire. Le but de cette étude était d’identifier les détenus grévistes de la faim de la maison d’arrêt de Nice, de décrire leur prise en charge médicale et de déterminer les conséquences de ce refus de s’alimenter sur la santé de ces détenus. Il s’agit d’une étude rétrospective à visée descriptive sur une période de deux ans. Elle a permis d’identifier 33 détenus ayant fait 45 épisodes de grève de la faim, colligés au sein de l’unité de consultations et de soins ambulatoires (UCSA) de la maison d’arrêt de Nice. La population d’étude était constituée de 30 hommes et 3 femmes soit un sex-ratio de 10/1. L’âge moyen des détenus grévistes de la faim était de 35ans avec des extrêmes allant de 19ans à 67ans. La majorité des patients grévistes de la faim était célibataire (61 %) et sans profession (70 %). La plupart des détenus concernés était des condamnés (54,5 %), récidivistes (66,7 %) et les motifs d’incarcération parmi les détenus pour lesquels, les infractions étaient connues étaient dominés par les homicides (4 détenus sur 17). Dans cette étude, tous les cas de grève de la faim étaient des mouvements individuels. La majorité était caractérisée par un jeûne avec hydratation dans 60 % des cas, suivi d’un jeûne absolu dans 37,8 % des cas. La durée moyenne des grèves de la faim était de 9jours avec des extrêmes allant de 3 à 46jours. Tous les détenus étaient discernants au cours des différents épisodes de grève de la faim. Les revendications à l’origine des grèves de la faim étaient principalement pénitentiaires (68,88 %). Un suivi clinique consistant à la prise quotidienne de la tension artérielle et du poids, ainsi qu’un contrôle de l’état général a été instauré pour les détenus. Un bilan sanguin hebdomadaire à visée hématologique et biochimique a été effectué dans 10 cas (22,2 %). Aucune complication organique n’a été décelée chez les détenus à la fin de chaque épisode de grève de la faim. Dans la majorité des cas (66,66 %), le poids du détenu gréviste de la faim était soit augmenté (24,44 %) soit stable (42,22 %) à la fin de l’épisode de grève de la faim. Cependant, dans 12 cas (26,64 %), on notait une perte de poids de l’ordre de 5,3 % (soit 4,55kg) en moyenne sur 17jours de grève de la faim en moyenne. L’évolution pondérale des détenus grévistes de la faim suggère que la plupart des grèves de la faim au sein des prisons sont des modes de revendication qui ne mettent pas la vie du détenu en danger. Toutefois, ce constat ne doit en aucun cas altérer la vigilance médicale et modifier l’attitude thérapeutique et déontologique des médecins devant un détenu gréviste de la faim.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Hunger strike is a situation frequently encountered in jail. The aim of this study was to identify detainees on hunger strike in prison in Nice, describe their medical care and determine the consequences of this refusal to feed on the health of the prisoners. This is a descriptive retrospective study carried out over a period of two years. It helped identify 33 inmates who went through 45 periods of hunger strike, collected within the consultation and ambulatory care Unit of the prison in Nice. The study population consisted of 30 men and 3 women with a sex ratio of 10/1. The average age of inmates on hunger strike was 35 years, with extremes ranging from 19 to 67 year. The majority of patients hunger strikers were single (61%) and jobless (70%). Most of the prisoners concerned were convicted (54.5%), recidivists (66.7%) and reasons for incarceration were dominated by homicides (12.1%). In this study, all cases of hunger strike were represented by individual movements. The majority was characterized by fasting with hydration in 60% of cases, followed by absolute fasting in 37.8% of cases. The average duration of the hunger strikes was 9 days, with extremes ranging from 3 to 46 days. All detainees were aware of what they were doing during the different periods of hunger strike. Claims that led to hunger strikes were mainly of jail condition origin (68.88%). A clinical follow-up consisting of the daily survey of blood pressure and weight, as well as a control of the general condition was introduced for prisoners. A weekly blood check up with hematological and biochemical purpose was performed in 10 cases (22.2%). No organic complication was detected in detainees at the end of each episode of hunger strike. In the majority of cases (66.66%), the weight of the prisoner hunger striker either increased (24.44%) or was stable (42.22%) at the end of the episode of hunger strike. However, in 12 cases (26.64%), there was a weight loss of about 5.3% (that is 4.55kg) over 17 days of hunger strike, on average. The weight change of prisoners on hunger strike suggests that most of the hunger strikes in prisons are ways of claiming that do not put the prisoner's life in danger. However, this observation should in no way alter the vigilance and modify the therapeutic and ethical attitude of doctors before a detainee on hunger strike.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Grève de la faim, Prisons, Revendications, France
Keywords : Hunger strike, Prisons, Claims, France
Plan
Vol 5 - N° 1
P. 22-29 - mars 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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