Une cause inattendue de variation de l’immunomarquage de HER2 dans le cancer du sein - 21/02/08
But de l’étude : Dans le cancer du sein, nous avons remarqué des variations du score de HER2 sur des blocs en paraffine analysés à plusieurs reprises selon la même technique, ainsi que sur des lames blanches adressées pour avis par des laboratoires extérieurs. Nous avons ainsi voulu tester l’effet du vieillissement des rubans de paraffine et des lames blanches sur l’immunomarquage de HER2.
Matériel et Méthodes : La sélection a porté sur 7 cas de cancer du sein classés en score 3+ (2 cas) ou à un score 2+ (5 cas) selon la grille Herceptest, avec l’Ac monoclonal CB11 (NOVOCASTRA) utilisé en routine. Neuf conditions différentes affectant la phase précédant la procédure IHC ont été étudiées : 1) étalement immédiat du ruban et traitement des lames blanches après séchage une nuit à l’étuve à 56° (condition standard), 2-3) conservation du ruban à 4° ou 21° (t° ambiante) pendant 7 jours, étalement et traitement des lames après séchage, 4-5) étalement immédiat du ruban et conservation des lames blanches à 4° ou 21° pendant 7 jours avant traitement, 6-9) conservation du ruban à 4° ou 21° pendant 7 jours, étalement puis stockage des lames blanches à 4° ou 21° pendant 7 jours avant traitement. Afin de limiter la subjectivité de lecture et pallier les éventuels problèmes d’hétérogénéité spatiale de marquage, un même territoire a été photographié pour chaque cas aux différentes conditions, à × 40, 100 et 400. Les 189 images numériques ont été réparties en 21 planches regroupant les 9 conditions d’un même cas. Elles ont été analysées à l’aveugle par 3 observateurs de façon indépendante et les 9 images ont été classées selon un gradient d’intensité du signal, du plus fort au plus faible.
Résultats : Une baisse significative du signal a été observée dans 3 conditions qui avaient en commun la conservation des lames à 21° pendant 7 jours. Si cette baisse affectait peu les scores 3+, trois des 5 cas de score 2+ sont par contre passés en score 1+. Le stockage du ruban à 21° n’a pas altéré le signal ni aggravé l’effet délétère du vieillissement des lames. Le marquage des lames conservées à 4° était superposable à celui des lames traitées sans délai. Discussion : Les variations d’intensité des immunomarquages sont généralement attribuées à des fixations ou des techniques IHC différentes. Cette étude conforte l’idée que des variations de marquage de HER2 peuvent être liées au délai de traitement des lames. Elle mériterait d’être étendue à d’autres anticorps anti HER2. En plus de l’impact thérapeutique, cette baisse de signal peut affecter les résultats des contrôles qualité nationaux qui reposent sur la préparation d’un grand nombre de lames blanches et leur envoi par la poste. Enfin, cette problématique est susceptible de se poser avec d’autres marqueurs prédictifs nécessitant une quantification.
Conclusion : La conservation des lames à t° ambiante pendant 7 jours avant traitement avec l’Ac monoclonal CB11 pourrait conduire à sous-évaluer le score de HER2.
© 2004 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 24 - N° HS1
P. 131 - novembre 2004 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?