Les principaux modes de transmission de la forme commune de tularémie sont la manipulation de gibiers contaminés (surtout en Europe) et les piqûres de tiques (surtout en Amérique). L’Alsace est une région où de nombreuses infections transmises par les tiques sont décrites.

Notre objectif est de déterminer en Alsace quels sont les modes de contamination de la tularémie

Étude rétrospective descriptive recensant les cas de tularémie en Alsace de 1977 à 2013

50 cas de tularémie ont été identifiés. Il s’agissait de formes majoritairement ulcéro-ganglionnaire (60 %) ou ganglionnaire (16 %). 7 patients (14 %) avaient présenté une forme pulmonaire. Pour 23 patients (46 %) la tularémie s’était déclarée dans les suites d’une piqûre de tique et sans notion de contact avec du gibier. La fréquence de contamination par piqûre de tique était plus importante chez les cas les plus récents (25 % avant 2000 vs 56 % après 2000, valeurs significatives par comparaison bayésienne de 2 proportions). On trouve un pic saisonnier à la fin du printemps et en été correspondant à la saison d’activité des tiques, mais pas à la saison d’ouverture de la chasse.

L’évolution des moyens diagnostiques, la réceptivité des médecins et de la population de notre région aux infections transmises par les tiques et le caractère rétrospectif de notre étude nous incitent à rester prudent dans nos conclusions, mais il paraît clair qu’en Alsace, contrairement aux données nationales, la transmission de la tularémie par les tiques semble prendre une place prépondérante ces dernières années.