La fièvre Q (FQ) représente 20 % des pneumopathies communautaires dans notre région. Son épidémiologie est peu étudiée et le réservoir animal est à ce jour inconnu. Nous avons recherché s’il existait une association entre les facteurs climatiques et l’incidence des cas de FQ aigues comme cela avait été suggéré par d’autres travaux.

Nous avons analysé rétrospectivement les cas mensuels de FQ aigue diagnostiqués dans notre CH. Nous avons aussi collecté et analysé les données mensuelles climatiques (température, précipitations, humidité relative et vents) fournies par les stations météorologiques. Une analyse de séries temporelles (corrélation croisée) entre les facteurs climatiques et l’incidence de FQ a été effectuée à l’aide du logiciel SPSS.

Entre janvier 2008 et décembre 2012, 113 cas de FQ aigue ont été diagnostiqués pour une incidence moyenne de 22 cas pour 100 000 habitants/an. Une incidence élevée a été observée au mois de juillet et une incidence basse pour mois d’octobre. La pluie et l’humidité relative ont leur pic se situant entre mai et juin. Nous avons retrouvé une corrélation positive significative de 0,36 avec un décalage de 1 à 2 mois entre les précipitations mensuelles et l’incidence mensuelle de FQ. L’augmentation de 1 mm de pluie entrainait 1 à 2 mois plus tard une augmentation de l’incidence de FQ multiplie par 0,36. De même, une corrélation positive significative de 0,5 entre l’humidité relative mensuelle et l’incidence FQ a été observée. Il n’y avait pas d’association significative entre la température, le vent et l’incidence mensuelle des cas de FQ.

L’incidence mensuelle des cas de FQ a été associée au niveau des précipitations et de l’humidité relative dans notre région. La connaissance de ces potentiels liens avec les facteurs climatiques permettra de développer des outils de prévention de cette maladie émergente dans ce département.