Plusieurs milliers de migrants originaires de pays d’Afrique Subsaharienne transitent par le Maroc avant de tenter de passer en Europe. L’objectif de notre travail était d’étudier les aspects épidémiologiques des pathologies infectieuses dans la population des migrants subsahariens.

Étude rétrospective descriptive sur 4 ans incluant tous les patients originaires des pays subsahariens ayant été pris en charge dans le service de maladies infectieuses pour une infection virale, bactérienne, parasitaire ou mycosique.

Nous avons colligé 129 patients. La moyenne d’âge était de 32,6 ans [16,78] avec une prédominance masculine (70H/59F). Les patients étaient principalement d’origines ivoirienne dans 33 cas (25,58 %), congolaise dans 19 cas (14,72 %), Guinéenne dans 16 cas (12,40 %), béninoise dans 13 cas (10,07 %), malienne dans 11 cas (8,52 %). Soixante patients était en situation de séjour irrégulière (46,5 %). L’infection à VIH était la plus fréquente avec 63 cas (48,83 %) dont 29 (46 %) était au stade C, suivie de 48 cas (37,20 %) de paludisme, quatorze cas (10,85 %) de tuberculose, neuf cas de HVB (10 %) dont 4 cas coïnfection HIV/HVC. Dans les autres cas il s’agissait de : leishmaniose viscérale (1cas), méningite bactérienne (1 cas), fièvre typhoïde (1cas), pneumopathie bactérienne (1cas). Un suivi médical régulier est assuré que chez 18 patients dont 17 pour infection à VIH et 1 pour hépatite B chronique. Nous avons enregistré 10 de décès liés à l’infection à VIH.

Les infections restent les principales pathologies chez les migrants subsahariens. Actuellement l’accès au titre de séjour facilité par les autorités marocaines permet d’améliorer les conditions socioéconomiques des migrants et par conséquent améliorer l’accès aux soins.