Des recommandations ont été mises en place pour vacciner les femmes en âge de procréer, afin d’éviter certaines maladies infectieuses habituellement bénignes, mais pouvant avoir un retentissement chez la femme enceinte, le fœtus ou le nourrisson. L’application de ces recommandations nécessite d’informer les futurs parents. L’objet de notre étude était d’évaluer l’information reçue par les futurs parents sur la vaccination concernant la rubéole, la rougeole, la coqueluche, la grippe saisonnière et la varicelle dans 2 maternités n’ayant pas mis en place de protocoles sur cette problématique.

Nous avons interrogé 156 femmes et 47 compagnons, durant leur séjour au sein de 2 maternités, par l’intermédiaire d’un questionnaire.

Avant la grossesse, 35,6 % (56/156) des femmes avaient consulté un médecin dans le cadre d’un désir de grossesse. Parmi celles-ci, 39,3 % avaient été informées sur au moins un vaccin (rubéole évoquée dans 33,9 % des cas, rougeole dans 25 %, coqueluche dans 19,6 % et grippe pour 1,8 %) et 33,9 % (19/56) avaient reçu un vaccin. Un quart des patientes (39/156) avait reçu une information sur la vaccination pendant sa grossesse en particulier sur la rubéole (61,5 %). À noter que 10 patientes ont été vaccinées contre la grippe pendant la grossesse, sur les 15 informées à ce sujet, ce qui est en faveur d’une bonne acceptabilité, mais d’une mauvaise communication. L’information a été délivrée dans les mêmes proportions par le médecin généraliste, le gynécologue ou la sage-femme.

Malgré l’existence de recommandations nationales sur la vaccination dans le cadre d’une grossesse prévue ou en cours, il apparaît que les futurs parents sont très insuffisamment informés, conduisant à une prise de risque involontaire et évitable pour la femme enceinte et le nourrisson. Il est nécessaire de diffuser plus largement ces recommandations, et, pour améliorer leur application, de mettre en place des protocoles d’information et de vaccination au sein des maternités.