Cette étude a pour objectif de préciser le taux de survie, les facteurs de mauvais pronostic et les causes de mortalité du lupus érythémateux systémique (LES) dans une population de malades lupiques provenant en majorité du Sud tunisien.

Une étude rétrospective a été menée dans le service de médecine interne de Sfax (Tunisie) portant sur 146 malades lupiques. Le diagnostic de LES a été retenu devant l’existence d’au moins 4 des critères de l’American College of Rheumatology (ACR) révisés en 1997.

L’âge moyen de nos patients (126 femmes et 20 hommes) au moment du diagnostic était de 29,2 ans (extrêmes de 6 et 55 ans). Ces malades ont été suivis pendant une durée moyenne de 62 mois (extrêmes de 3 jours et 374 mois). Nous avons observé 11 décès (7,5 %) parmi les 146 malades suivis. Les taux de survie à 5 et 10 ans étaient de 92,1 %. Les différentes causes de décès étaient dominées par les complications infectieuses (4 cas) et l’activité de la maladie lupique (4 cas).

En analyse multivariée, le seul paramètre identifié comme facteur indépendant de mauvais pronostic était le syndrome néphrotique (p=0,032, OR=5,64).

Les résultats ont confirmé l’amélioration du taux de survie des malades lupiques et le rôle des infections et de l’activité de la maladie comme principales causes de décès. Le syndrome néphrotique a été identifié comme un facteur indépendant de mauvais pronostic.

The objective of this study was to analyze the survival rate, causes of death, and prognostic factors in patients with systemic lupus erythematosus (SLE), mainly from southern Tunisia.

This retrospective study examined the records of 146 Tunisian patients with SLE, all meeting at least 4 of the American College of Rheumatology criteria for this diagnosis.

The mean age at presentation of these patients (126 women and 20 men) was 29.2 years (range: 6-55), and the mean duration of follow up 62 months (range: 3 days-374 months). Eleven patients (7.5%) died during follow-up. The 5- and 10-year survival rates in this cohort were both 92.1%. The most frequent causes of death were infections and disease activity, each accounting for 4 deaths. Logistic regression showed that nephrotic syndrome was an independent prognostic factor for death (p=0.032, OR=5.64).

Our results confirmed the improvement in recent years of survival rates among SLE patients. Infections and disease activity remain the most common causes of death. Nephrotic syndrome is independent risk factor for mortality.