Caractéristiques métrologiques et comparaison de trois outils de repérage de la précarité sociale dans une permanence d’accès aux soins de santé hospitalière à Paris - 27/07/14
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Résumé |
Position du problème |
Les outils pour mesurer la précarité sociale au niveau individuel font l’objet d’un intérêt grandissant. En France, on en recense au moins trois : le score d’Évaluation de la précarité et des inégalités de santé pour les centres d’examen de santé (Epices), le score de Handicap social et l’outil de Pascal et al., développé à l’hôpital de Nantes pour les consultations médicales. Cet article propose une analyse métrologique de ces scores puis une comparaison quantitative en les appliquant à une même population précaire.
Méthodes |
La grille utilisée pour l’évaluation méthodologique est celle proposée par Terwee et al., qui étudie la validité du contenu, la cohérence interne, la validité contre critère, la validité du construit, la reproductibilité (concordance et fiabilité), la sensibilité au changement, les effets plancher et plafond, et l’interprétabilité. Pour comparer quantitativement ces scores, la population d’étude est celle d’une permanence d’accès aux soins de santé (PASS) de Paris. Le score de Handicap social a été dispensé aux 721 personnes venues consulter pendant un mois consécutif en 2010, puis a été recodé pour permettre le calcul des deux autres scores.
Résultats |
Au niveau méthodologique, les trois outils ont assez bien défini la population étudiée. La satisfaction par rapport aux autres critères de qualité est pour le moins variable. Dans la population d’étude, les prévalences observées avec le score de Handicap social étaient de 3,2 % de patients non précaires (classe 1), 32,7 % de moyennement précaires (classe 2) et 64,7 % de fortement précaires (classe 3). Avec le score Epices, la prévalence variait selon le recodage entre 97,9 % et 100 %, tandis qu’elle se situait entre 83,4 % et 88,1 % avec le score de Pascal. Seul ce dernier mettait en évidence des associations significatives, dans les analyses en sous-groupes, avec le sexe, le niveau d’étude, l’emploi et la nationalité.
Conclusion |
Ces trois outils de repérage de la précarité sociale ont des objectifs, des logiques d’élaboration, des utilisations et des limites différentes. Il convient de les connaître pour savoir quel score utiliser selon la situation d’étude. Beaucoup reste à faire pour évaluer complètement leurs performances métrologiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Background |
Inequality in health care is a growing problem, leading to the development of different tools for the assessment of individual deprivation. In France, three tools are mainly used: Epices (which stands for “score for the evaluation of social deprivation and health inequities among the centers for medical examination”), a score called “Handicap social” and a screening tool built for medical consultations by Pascal et al. at Nantes’ hospital. The purpose of this study was to make a metrological assessment of those tools and a quantitative comparison by using them on a single deprived population.
Methods |
In order to assess the metrological properties of the three scores, we used the quality criteria published by Terwee et al. which are: content validity, internal consistency, criterion validity, construct validity, reproducibility (agreement and reliability), responsiveness, floor and ceiling effects and interpretability. For the comparison, we used data from the patients who had attended a free hospital outpatient clinic dedicated to socially deprived people in Paris, during one month in 2010. The “Handicap social” survey was first filled in by the 721 outpatients before being recoded to allow the comparison with the other scores.
Results |
While the population of interest was quite well defined by all three scores, other quality criteria were less satisfactory. For this outpatient population, the “Handicap social” score classed 3.2% as non-deprived (class 1), 32.7% as socially deprived (class 2) and 64.7% as very deprived (class 3). With the Epices score, the rates of deprivation varied from 97.9% to 100% depending on the way the score was estimated. For the Pascal score, rates ranged from 83.4% to 88.1%. On a subgroup level, only the Pascal score showed statistically significant associations with gender, occupation, education and origin.
Conclusion |
These three scores have very different goal and meanings. They are not interchangeable. Users should be aware of their advantages and disadvantages in order to use them wisely. Much remains to be done to fully assess their metrological performances.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Précarité sociale, Outils, Comparaison, Évaluation, Scores
Keywords : Social deprivation, Tools, Scores, Assessment, Comparison
Plan
Vol 62 - N° 4
P. 237-247 - août 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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