Étude rétrospective épidemioclinique sur 10 ans des victimes de viols reçues en consultation à l’Institut médico-légal de Marseille, CHU de Timone. Analyse de 592 cas de victime de viol - 01/08/14
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Résumé |
L’examen de personnes se déclarant victime d’une agression sexuelle est une situation fréquemment rencontrée dans les unités médico-judiciaires. Cette étude se basait sur 592 examens de victimes de viol acceptant un examen complet, entre 2003 et 2013 à l’unité médico-judiciaire de Marseille. Les victimes étaient examinées sur réquisition judiciaire par des médecins légistes formés à l’examen des victimes de viol. Plus de 90 % des cas concernaient des victimes féminines. L’âge moyen des victimes de viol était de 25,8ans avec une médiane à 22ans (écart-type=12,93). Concernant les 44 victimes masculines l’âge moyen était de 17,9ans avec une médiane à 14,5 (écart-type=12,35). Des antécédents d’agression sexuelle étaient retrouvés chez 2 % des victimes. La présence d’une pathologie psychiatrique (« état vulnérable ») était retrouvée chez 7,6 % des victimes. Le viol était le fait d’un seul individu dans 84 % des cas et d’un proche de la victime (famille, conjoint ou ex-conjoint) dans 28 % des cas. Dans 7 % des cas (n=43), l’agresseur était un membre de la famille. Chez les victimes féminines, le type de viol le plus fréquemment retrouvé était la pénétration pénio-vaginale avec 64,9 % des cas. La pénétration pénio-anale et la pénétration pénio-buccale étaient décrites dans respectivement 26 % et 23,9 % des cas. L’utilisation d’une arme était évoquée dans 9 % des cas. Une augmentation croissante des cas de viol après une rencontre via Internet était notable. La majorité des victimes ne présentait pas de lésion, cependant dans 1 cas sur 5, des lésions de la sphère génito-anale étaient retrouvées. Chez les femmes, pour la région génitale, ces lésions concernaient préférentiellement l’hymen suivi de la fourchette vulvaire postérieure puis les petites lèvres. L’étude des lésions extra-génitales mettait en évidence une prédominance des lésions du visage et de l’extrémité des membres supérieurs mais également des violences plus importantes au niveau de la poitrine. Le lien statistique entre les lésions gynéco-anales et les lésions sur le reste du corps n’a pas été démontré. Aucun résultat statistiquement significatif n’a été démontré entre l’absence de lésion et le nombre d’agresseur ou entre la présence de lésion et le statut de l’agresseur (proche ou inconnu). Seule la présence d’une arme lors de l’agression était statistiquement associée à la présence de lésions extra-génitale. Notre étude apporte un intérêt épidémiologique et clinique. Elle permet de confirmer certaines données statistiques et d’en inclure de nouvelles grâce à des données épidémiologiques trop peu utilisées que constituent les données recueillies lors des actes médico-légaux.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Examination of people claiming to be victim of a sexual assault is a situation frequently encountered in forensic units. This study was based on 592 rape reviews while victims agreed a full clinical examination between year 2003 and year 2013 at the medico-legal unit of Marseille. Victims were considered on legal requisition and by pathologists trained to rape examination. More than 90% of cases involved female victims. The age average of rape victims was 25.8 years with a median of 22 years (SD=12.93). Concerning, 44 male victims the age average was 17.9 years with a median of 14.5 (SD=12.35). Two percent of victims had already been concerned of sexual assault. Psychiatric disorders (“vulnerable state”) were found in 7.6% of victims. Rape was committed by a single individual in 84% of cases and a close relation between aggressor and victims (family, partner or ex-partner) in 28% of cases is registered. In 7% of cases (n=43), the aggressor was a family member. Among female rape victims, rape typology most frequently found was penile/vaginal penetration with 64.9% of cases. The anal and oral penetrations were respectively registered in 26% and 23.9% of cases. The use of a weapon was mentioned in 9% of cases. A rising cases of rape after meeting via the Internet was significant. Most of victims presented no lesion, however in 1 out of 5 cases, lesions of the genital and anal areas were found. In women genital area, these lesions preferentially involved hymen, then posterior labia commissure, and then labial minora. The study of extra-genital lesions highlighted a predominance of lesions on the face and extremity of the upper limbs but also greater violences in the chest members. The statistical relationship between perineal injury and lesions on the rest of the body has not been demonstrated. No statistically significant results were found between the absence of injury and the number of aggressor or between the presence of injury and the status of the offender (near or unknown). Only the presence of a weapon during the assault was statistically associated with extra-genital lesions presence. It confirms some statistical data and allows to include new data thanks to epidemiological data collected during medico-legal acts that are unfortunately not used enough.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Viol, Traumatisme génital, Médecine légale, Épidémiologie, Marseille
Keywords : Rape, Genital injuries, Forensic medicine, Epidemiology, Marseille
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Vol 5 - N° 2
P. 62-69 - juin 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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