La majorité des effets néfastes de l’obésité sur la santé est bien documentée. Mais, les conséquences sur la santé sexuelle sont moins bien étudiées. Nos objectifs étaient d’étudier une population de sujets obèses en vue, d’une part, d’identifier chez eux les facteurs corrélés à l’insatisfaction sexuelle et, d’autre part, de déterminer l’impact de la surcharge pondérale sur leur sexualité comparativement à un groupe témoin. L’étude a concerné des sujets dont l’indice de masse corporelle (IMC) était supérieur ou égal à 30kg/m², recrutés à la consultation externe du service d’endocrinologie au CHU Hédi Chaker à Sfax. Le groupe témoin a été recruté à la même consultation parmi les accompagnants des consultants, tous diagnostics confondus. L’IMC moyen des obèses était de 33,48kg/m² ; celui des témoins était de 23,27kg/m². L’insatisfaction par rapport à son corps était plus fréquente dans le groupe des obèses que dans celui des témoins (27,5 % versus 50 % ; p=0,039). Chez les sujets obèses : la satisfaction sexuelle était statistiquement corrélée à la perception positive d’un corps attirant (p=0,015) ; le désir sexuel était statistiquement corrélé à la satisfaction de l’image du corps (p=0,019) ; le plaisir sexuel était statistiquement corrélé à la perception d’un corps attirant (p=0,016) ; l’évitement du rapport sexuel était lié de façon significative à l’insatisfaction de l’image du corps (p=0,025). Notre étude a montré un lien manifeste entre la satisfaction par rapport à l’image du corps et l’épanouissement sexuel. Ce qui laisse entrevoir un nouveau champ d’intervention sexologique auprès des obèses, pourvu qu’il y ait une collaboration soutenue entre l’endocrinologue et le psychiatre.

The objectives of our study was to appreciate the impact of weight overload on the sexuality of a population of obese subjects compared to a control group, and to identify, in obese subjects, factors linked to sexual dissatisfaction.

The study involved subjects whose body mass index (BMI) was greater than or equal to 30kg/m², recruited from the outpatient consultation of Endocrinology at the University Hospital Hedi Chaker Sfax in Tunisia. The control group, matched for age, sex and level of education, was recruited at the same consultation among the companions of consultants, whatever the diagnoses.

The average BMI of obese patients was 33.48kg/m²; that of controls was 23.27kg/m². The dissatisfaction with the body image was more frequent in the obese group than in control group (50% versus 27.5%, P=0.039). In the population of obese subjects: sexual satisfaction was correlated with positive perception of an attracting body (P=0.015); sexual desire was correlated to satisfaction with body image (P=0.019); sexual pleasure was correlated with perception of an attracting body (P=0.016); avoidance of sexual intercourses was significantly related to dissatisfaction with body image (P=0.025).

Our study showed a clear link between obesity and sexual dissatisfaction, and between satisfaction with body image and sexual fulfillment. Therefore, sexual satisfaction should be systematically appreciated in obese patients. Sexological approach, if needed, would allow to improve the management of such patients.