Schizophrénie, rencontre virtuelle, rapports sexuels et homicide - 01/08/14
Résumé |
Dans cet article est retracé et analysé le cas d’un homicide pathologique à caractère sexuel qui n’aurait pas pu avoir lieu avant l’avènement des contacts virtuels et des cyber-rencontres. L’auteur de ce meurtre est un schizophrène pour lequel l’usage des « chats » de rencontres sexuelles lui a permis d’accéder à sa future victime. Bien qu’évoquant une amnésie lacunaire des faits criminels ce sujet pose la question du rôle de ses addictions et de son délire de préjudice et de persécution comme pouvant être à l’origine de l’homicide au cours de cette rencontre sexuelle. S’étant déjà régulièrement senti être la cible de préjudices et de persécutions, n’a-t-il pas interprété certains propos et/ou certains comportements de son partenaire sur ce mode délirant psychotique ? Ces intuitions et ces interprétations délirantes n’ont-elles pas provoqué un orage émotionnel générant l’acharnement homicide ? Cette réaction violente explosive a pu être facilitée par la consommation d’alcool et de cannabis dans une période de déni des troubles et de rupture thérapeutique. De par l’existence de ce possible lien de causalité entre la pathologie psychotique et l’homicide, l’auteur des faits criminels a été considéré comme irresponsable sur le plan pénal. En unité pour malades mentaux dangereux, cet ancien militaire continue de façon froide et plaquée à évoquer son « trou de mémoire » au moment de l’homicide, rendant ainsi difficile une approche psychothérapeutique complète de sa dangerosité.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
In this article, a case involving a pathological homicide of a sexual nature is retraced and analysed, wherein the author concludes that the homicide may never have taken place in the time before virtual contacts and online chat rooms. The perpetrator of this murder was a schizophrenic who used online chat rooms for sexual purposes, giving him access to his future victim. Despite the patient evoking lacunar amnesia concerning the criminal acts, this case poses the question of what role his addictions and his delirium of prejudice and persecution might have played, and whether they might actually be at the origin of the homicide which was committed during a sexual encounter. If he already regularly felt himself to be the target of prejudice and persecution, might he not have interpreted certain remarks and/or behaviour from his partner in this delirious psychotic mode? Might not his delirious intuitions and interpretations have provoked an emotional storm, generating this furious homicidal energy? This explosive violent reaction may have been facilitated by the consumption of alcohol and cannabis during a period of denial concerning his disorders, as well as a break in therapeutic treatment. By virtue of this possible link of causality between psychotic pathology and homicide, the perpetrator of these criminal acts was not considered to be accountable for the crime on a penal level. In a secure care unit for dangerous patients, this former soldier continues in a cold and distant manner to evoke a “hole in the memory” concerning the moment when the homicide took place, thus rendering complete psychotherapy difficult.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Crime, Cyber-rencontre, Dangerosité, Délire de persécution, Homicide, Homosexualité, Meurtre, Passage à l’acte, Psychose, Schizophrénie, Sexualité sur Internet, Victime
Keywords : Crime, Cyber-dating, Dangerousness, Delusion of persecution, Homicide, Homosexuality, Murder, Acting out, Psychosis, Schizophrenia, Sexuality on the internet, Victim
Plan
Vol 23 - N° 3
P. 125-129 - juillet 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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