L’objectif de notre étude à la préfecture de Skhirat-Témara est d’expliquer les facteurs associés au non-utilisation de la consultation postnatale.

Nous avons réalisé, une étude descriptive mixte du 4 mars au 30 avril 2013, utilisant deux questionnaires prétestés ; l’un pour 205 femmes au niveau de trois maisons d’accouchement dont une est rurale ; l’autre questionnaire pour tous les professionnels de santé impliqués dans la CPoN. Le volet qualitatif a consisté en 18 entretiens avec des gestionnaires impliqués dans la santé maternelle, deux focus group avec les femmes et des observations directes des CPoN.

La majorité des femmes (81 %) n’a aucune notion sur la CPoN et n’a jamais assisté aux séances d’IEC (89 %) ; le motif de visite aux Centres de santé était la vaccination des nouveau-nés (91 %). Les pratiques traditionnelles étaient systématiques avant la CPoN pour 84 % des répondantes. La moitié des femmes n’était pas satisfaites du délai d’attente, ni de l’accueil du PS ni du déroulement de la CPoN. Les PS accusaient une insuffisance en formation continue (89 %), un manque de supervision (66 %) et une surcharge du travail (70 %). La régression logistique a montré que le manque d’information sur le postnatal, les pratiques traditionnelles, le bas niveau d’instruction, ont un effet significatif sur le non recours à la CPoN (p<0,04).

Les soins postnatals de qualité, le renforcement des compétences axées sur le besoin des femmes devraient être une priorité nationale pour améliorer l’utilisation de la CPoN et par conséquent le bien-être du couple mère-nouveau-né.