Les infections à pneumocoque sont une cause majeure de morbidité et de mortalité dans le monde. Mieux les prévenir nécessite de mieux comprendre les mécanismes à l’origine de leur incidence et de leur susceptibilité aux antibiotiques. Un rôle important des interactions hôte-pathogène-pathogène dans les infections à pneumocoque a été suggéré, incluant un effet des virus respiratoires co-circulant ou encore un effet de l’exposition médicamenteuse des hôtes. Cependant, ces interactions sont encore controversées et les mécanismes en jeu sont peu connus.

Nous présentons ici une série de modèles mathématiques calibrés sur les données françaises afin d’étudier les interactions potentielles entre l’incidence des méningites à pneumocoque et les infections virales respiratoires d’une part, et la consommation médicamenteuse (antibiotiques et vaccins) d’autre part.

Nos résultats suggèrent que les infections virales, les antibiotiques et la vaccination influence très fortement la dynamique d’incidence des méningites en France. Ces résultats soulignent l’importance d’utiliser une approche globale dans la mise en place de mesures pour contrôler les infections à pneumocoque. Ils suggèrent par exemple que diminuer les antibiotiques permet bien de réduire la prévalence de la résistance parmi les souches circulantes mais qu’il existe un risque d’augmentation des méningites par des souches de pneumocoque sensibles associé à cette mesure. Ils suggèrent également des stratégies nouvelles (et indirectes) de prévention de ces infections bactériennes graves (campagne de vaccination antivirales) pourraient être proposées.