L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a standardisé les procédures et les règles permettant de déterminer et de coder les causes de décès. Cependant, leur application sans outil informatisé conduit à des erreurs et des divergences d’interprétations. C’est pourquoi les pays développés utilisent « IRIS », un logiciel de codage automatisé des causes de décès. L’objectif de notre travail était d’évaluer l’utilisation de ce système dans un contexte de pays en développement.

Nous avons collecté, en rétrospectif, les données de décès de 12 mois du service de réanimation du CHU de Bobo Dioulasso. Quatorze médecins ont rempli les formulaires de collecte respectant le modèle international du certificat de décès OMS et le codage des causes de décès a été effectué avec le logiciel « IRIS ».

Au total, 218 certificats de décès ont été saisis ; 77 % des certificats étaient correctement remplis. Les insuffisances concernaient les items : grossesse (7/51) ; heure de décès (4/51) ; profession (2/51) ; adresse (2/51) ; 90 % des causes de décès ont pu être codées automatiquement. Douze utilisateurs sur 14 estiment que le système est facile d’utilisation.

L’OMS accuse trois ans de retard pour publier les données de mortalité à cause de l’indisponibilité de données récentes et fiables dans les pays en développement. La mise en place d’un système de codage automatisé des causes de décès dans un hôpital du Burkina est un défi pour l’Afrique et les pays qui ne disposent pas de système d’enregistrement efficace des données de décès.