Le taux de mortalité maternelle demeure élevé au Burkina Faso même si, selon les statistiques, il a décru, passant de 5660 pour 100 000 naissances vivantes en 1993 à 3410. Disposant des données de l’EDS-2010, nous avons voulu déterminer les régions à haut risque contextuel de morbidité et de mortalité maternelle.

À partir de ces données, nous avons utilisé les méthodes d’analyse statistique multidimensionnelle (analyse en composante principale et l’Analyse factorielle multiple) et la cartographie statistique.

Le premier axe factoriel (45,3 %) qui constitue le risque principal, lié aux comportements procréateurs, est positionné par les variables : examen prénatal complet, accouchements à domicile, utilisation des méthodes contraceptives, « nombre moyen d’enfants, accouchements non assisté, soins postnatals et consultations prénatales ». Le risque secondaire, lié au statut social de la femme, est définit par le deuxième axe factoriel (22,6 %) positionné par les variables : ne discute de la PF, non informé sur les risques de complication de la grossesse, alphabétisation du conjoint, polygamie et alphabétisation des femmes. La cartographie statistique a permis d’identifier le Sahel, l’Est et le Sud-Ouest comme des régions à fort risque contextuel de morbidité et de mortalité maternelle. Dans ces régions, beaucoup de femmes accouchaient à domicile (56 %), avaient des difficultés pour payer les services de santé (62 %), souffraient de paludisme pendant la grossesse (17,8 %) et ne planifiaient pas leur accouchement (89 %).

Cette méthode a permis d’estimer les indicateurs de risque contextuel de mortalité maternelle et d’identifier les zones de haut risque.