Dans une précédente étude sur les accidents de la circulation sur un important axe routier au Cameroun (les 234 kilomètres de l’axe Yaoundé-Douala), nous avions mis en évidence les principales causes de ces accidents : défaillance mécanique, problèmes pneumatiques, dépassement dangereux et vitesse excessive. La plupart des conducteurs et des passagers impliqués dans ces accidents n’étaient pas sévèrement blessés. Cependant, il nous a semblé intéressant d’étudier les facteurs de risques d’être tué ou sévèrement blessé.

Les 13 brigades de gendarmerie qui sont situées sur l’axe Yaoundé-Douala ont été enquêtées afin de recueillir les procès-verbaux des accidents. Tous les lieux d’accidents ont été géo-localisés et les données ont été collectées à partir du procès-verbal et à partir d’un enregistrement vidéo de l’axe. Nous avons analysé les facteurs de risque d’être gravement blessé ou tué en utilisant un modèle de régression logistique hiérarchique tenant compte des données de l’environnement, du véhicule et des victimes.

Globalement, les femmes, les personnes âgées et les piétions étaient plus vulnérables, ainsi que les deux-roues dans les zone urbanisées de la route. Les accidents étaient plus graves en condition pluvieuse et lorsque la cause était due à un problème de pneu, et moins grave dans les rares portions de route à double voie.

Des aménagements routiers réduisant la vitesse et un renforcement des contrôles de vitesse semblent être des interventions coûts-efficaces, car plusieurs facteurs suggèrent l’impact de la vitesse sur la possibilité d’éviter ou de réduire les conséquences des accidents. Plusieurs facteurs montrent également l’impact positif prévisible d’infrastructures comme la séparation des voies.