En Tunisie, la stratégie de dépistage du cancer du col est encore limitée. La recherche d’HPV surtout pour les femmes qui présentent des frottis normaux avec des HPV oncogènes, présente une méthode très importante pour la prévention contre ce fléau. L’objectif de cette étude est d’estimer la prévalence d’HPV chez des femmes tunisiennes avec frottis cervical normal et évaluer la distribution d’HPV oncogène.

Les prélèvements cervicaux ont été réalisés en milieu liquide. Après extraction d’ADN, le test bêta-globine était positif pour 115 échantillons. L’ADN du HPV a été mis en évidence par PCR nichée et le génotypage a été réalisé par Hybridation linéaire en utilisant 32 sondes.

Au total, 130 femmes avec un frottis normal ont été étudiées. L’âge moyen des femmes étudiées était de 39,81±0,81. L’ADN d’HPV a été détecté dans 19 cas avec une prévalence de 16,5 % IC95 % [10,25 %–24,5 %]. Ils se répartissaient en 44 % d’infections simples et 56 % d’infections multiples (2 à 3 génotypes associés). Des génotypes oncogènes du HPV ont été détectés dans 38,5 % IC95 % [13,8 %–68,4 %] des cas, correspondant à 77 % des infections simples et 85,7 % des infections multiples. La distribution des génotypes était par ordre de fréquence décroissante : HPV16, HPV31, HPV51, HPV52 et HPV59.

La prévalence d’HPV chez les femmes à frottis normaux dans notre population d’étude est importante par rapport à ce qui a été rapporté dans la littérature (10 %). Parmi les frottis positifs pour l’HPV, 38 % correspond à des infections à HPV oncogène. Ces résultats mettent en évidence la valeur du test HPV dans l’algorithme décisionnel de la prise en charge des femmes.