L’objectif de notre étude était d’estimer la prévalence des anticorps anti-VHE chez les consultants adultes externes civils et militaires issus de différentes régions du Maroc.

Il s’agissait d’une étude descriptive transversale, nous avons inclus les patients qui se présentaient à l’accueil du service des prélèvements de l’hôpital militaire d’instruction Mohammed V de Rabat du 1^er septembre 2007 au 31 mai 2008, par sondage systématique. Le recueil des données concernant l’identité et les facteurs de risque a été effectué à l’aide d’un questionnaire. Le prélèvement de sang sur tube sec de 5ml a été effectué pour chaque patient recruté et consentant. La recherche des anticorps anti-VHE a été réalisée par technique ELISA (biokit Spain) utilisant des antigènes recombinants. L’analyse statistique des données a été faite par le logiciel SPSS 10.0, et l’analyse multivariée avec régression logistique a été adoptée.

Chez 449 patients concernés par l’étude, dont 232 (51,7 %) hommes et 217 (48,3 %) femmes, la prévalence globale des anticorps anti-VHE est de 12 % (54/449) IC 95 % [9,26–15,28]. La prévalence retrouvée chez les femmes est plus élevée que celle des hommes (p=0,036). La prévalence par tranche est croissante de façon statistiquement significative (p=0,002). En analyse multivariée les facteurs de risque retrouvés sont : l’approvisionnement en eau potable (p=0,025), le sexe féminin (p=0,036) et l’âge (p=0,001).

Cette étude a contribué à une meilleure connaissance de l’épidémiologie de l’infection par le VHE au Maroc. Nos résultats incitent à la mise en place d’un système de surveillance virologique des cas d’hépatites aiguës et la conduite d’études de séroprévalence complémentaires surtout au niveau des régions dépourvues de réseau d’adduction d’eau potable.