Depuis 1986, la surveillance des maladies infectieuses à partir d’un réseau de médecins sentinelles est opérationnelle en Martinique. Les principales pathologies surveillées sont la grippe, la dengue et depuis 2013, le chikungunya. Depuis 2010, cette surveillance est complétée par les données SOS Médecins disponibles via Sursaud^®. Les apports spécifiques de cette source sont présentés et discutés, en prenant l’exemple de l’épidémie actuelle de chikungunya.

Chaque semaine, le réseau de médecins sentinelles est interrogé par une infirmière de l’Agence régionale de santé (ARS) qui recueille le nombre de consultations pour différentes pathologies (dengue, chikungunya, etc.) de la semaine précédente. Les données sont extrapolées à l’ensemble du département. Les visites réalisées par SOS Médecins font l’objet d’un enregistrement informatisé recueillant des données administratives, démographiques et médicales, transmises quotidiennement à l’Institut de veille sanitaire (InVS). La dynamique temporelle de l’épidémie de chikungunya est comparée entre les deux sources de données.

Sur les premières semaines de l’épidémie, la dynamique temporelle est cohérente entre les deux sources. Ces observations seront à confirmer au cours des prochaines semaines. Entre mi-janvier 2014 et mi-avril 2014, 1530 visites pour chikungunya ont été réalisées par SOS Médecins.

Les deux systèmes sont complémentaires : les atouts de SOS Médecins sont sa réactivité quotidienne et une collecte de données individuelles et précises, incluant le diagnostic. Toutefois, compte tenu de son déploiement limité aux zones centre, centre-ouest et sud de l’Ile, SOS Médecins ne permet pas une surveillance représentative de l’épidémie sur le territoire, contrairement au réseau sentinelle.