Les médicaments potentiellement inappropriés (MPI) découlent de la prise en charge des pathologies chroniques. Peu de données existent chez les personnes âgées souffrant de co-morbidités en Afrique sub-saharienne pour orienter les recommandations sur la prise en charge des pathologies chroniques. L’objectif de notre étude était de déterminer la fréquence et les facteurs associés à la consommation des médicaments potentiellement inappropriés (MPI) chez les personnes âgées vivant en domicile.

Une enquête transversale de ménage a inclut 389 personnes âgées dans la ville de Bobo-Dioulasso en 2012. Les critères de Beers 2012 ont été utilisés pour dépister les MPI chez les personnes âgées de 60ans ou plus. Les médicaments de source formelle (prescription médicale) et informelle (marché informel, vente libre au comptoir et médecine traditionnelle) étaient considérés. Une analyse multi-variée a été réalisée pour déterminer les facteurs associés aux MPI.

La proportion des personnes âgées qui ont consommé au moins un médicament potentiellement inapproprié (MPI) était de 59 %. Les principaux MPI étaient représentés par les médicaments traditionnels (62 %), le diclofénac (17,5 %), l’ibuprofène (14,8 %), l’aspirine (5,8 %), la nifédipine (4,7 %), et la réserpine (4,7 %). La polymédication (≥3 médicaments), la consultation médicale et la prescription médicale étaient les facteurs indépendants associés à la consommation des MPI.

Nos résultats interpellent sur la nécessité de penser à un système d’offre de soins comprenant tous les acteurs pour la gestion des MPI et la prise en charge efficace des pathologies chroniques en général.