Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’analyse des cas de morbidité maternelle grave (MMG) ou « Near miss » constitue une pratique de référence pour la surveillance de la qualité des soins en santé maternelle. C’est ainsi, qu’en 2009, l’OMS a élaboré des critères standardisés pour leur diagnostic. Notre objectif était de décrire les cas de « Near Miss » hospitalisés à la maternité de l’hôpital Universitaire Farhat Hached de Sousse (Tunisie).

Une étude descriptive rétrospective a été menée auprès des femmes hospitalisées pendant l’année 2010 à la maternité de l’Hôpital Farhat Hached. Une grille de collecte de données, basée sur les critères de classification des « Near Miss » de l’OMS, a été conçue. Cette classification adopte l’approche basée sur les dysfonctions d’organes.

Cinquante-huit cas de « Near Miss » ont été enregistrés, soit 5,8 pour 1000 naissances vivantes. L’âge moyen de ces parturientes était de 32,4ans [22–43ans]. La dysfonction cardio-vasculaire était le trouble le plus fréquent (53,4 %), suivi du trouble de la coagulation (36,2 %), de la dysfonction rénale (10,3 %), de la dysfonction respiratoire (8,6 %), des troubles neurologiques (5,2 %) et de la dysfonction hépatique (1,7 %). Par ailleurs, les hémorragies obstétricales représentaient la cause le plus fréquente de MMG (74,1 %) suivies des troubles hypertensifs (20,7 %).

La MMG constitue un problème de santé publique dans les pays en développement. Son analyse permet de fournir des informations complémentaires aux indicateurs de mortalité maternelle afin de garantir des soins obstétricaux de qualité.