Le deuil - 21/02/08
D. Barbier [1]
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Une épreuve très douloureuse |
Le deuil caractérise la souffrance d'un sujet face à la perte irrémédiable de son objet d'amour. La tristesse qui lui est consécutive est tout à fait naturelle et ne doit pas être médicalisée. Le deuil n'est pas une maladie, mais une des épreuves les plus douloureuses de la vie. On peut même dire que plus nous tenons à quelqu'un et plus nous souffrirons de sa perte. Il n'est pas possible d'y échapper. Cette souffrance, qui exprime notre attachement, s'accompagne aussi d'une régression, qui est presque immédiate, très intense avec un besoin réitéré de consolation. C'est souvent pour le sujet une façon d'enterrer sa partie morte.
Le travail de deuil |
Plusieurs étapes peuvent être distinguées : un travail sur notre ambivalence à l'égard du défunt, un travail de remémoration qui correspond à une acceptation progressive de la perte, en quelque sorte première phase du travail de deuil. A la période de rétablissement, l'endeuillé pourra lentement se remettre à évoquer les bons souvenirs du temps du vivant, puis à s'en dégager peu à peu pour reprendre goût à la vie et s'ouvrir à nouveau aux autres.
Le deuil compliqué |
Il s'agit soit d'un deuil passionnel, qui se caractérise par l'incapacité à élaborer l'absence, soit d'un deuil différé dans lequel on constate une absence apparente de peine et de chagrin. L'état dépressif chronique constitue en quelque sorte un degré supérieur de gravité par rapport au deuil différé. Un mécanisme de déni va se mettre en place : l'être cher n'est pas mort, il va revenir. On peut constater aussi un clivage du moi, dans lequel le sujet sera en quelque sorte coupé en deux : une partie de lui sera sensible au réel, l'autre s'en éloignera. La remémoration, dans ce cas, ne permettra pas le constat de la disparition. Peuvent encore être constatés des somatisations ou des troubles organiques postérieurs au deuil, plus rarement, la mélancolie de deuil, la manie de deuil, l'hystérie de deuil ou le deuil obsessionnel. Il s'agit-là du domaine du spécialiste.
Quelques grands principes pour le médecin |
Le réel est toujours préférable à l'imaginaire. L'écoute passe avant le médicament. Dans les deuils difficiles, on préfèrera les antidépresseurs sédatifs pour éviter la prescription associée d'anxiolytiques, notamment de benzodiazépines. Il faut savoir demander l'avis d'un spécialiste.
Mourning |
A painful experience |
Mourning characterizes the grief of a person who has lost a loved one forever. The bereavement that follows is natural and should not be medicated. Mourning is not a disease; it is one of the most painful facts of life. In fact, the more we are attached to someone, the more we will suffer his or her loss. This is unavoidable. The grief expressing our attachment is accompanied by immediate and intense regression with repeated need for consolation. For some people, it can be the means of coming to terms with their own mortality.
The stages of mourning |
There are several stages of mourning: the living person's ambivalence toward the deceased, the recollection corresponding to the progressive acceptance of the loss, which represents the first phase of the mourning process. During the healing phase, the mourner is gradually capable of recalling the good times during the life of the deceased and then progressively of evacuating the souvenirs and start living and opening up to others again.
Complicated mourning |
Mourning may be passionate and characterized by the refusal to integrate the loss, or delayed, with an apparent lack of grief and sorrow. Chronic depression is a sort of greater degree of severity compared with delayed mourning. A denial mechanism installs: the loved one is not dead and will return. A split in personality can be observed: part of the person will integrate the reality; the other will retreat from it. In this case, recollection will not lead to integration of the loss. Somatization disorders or organic problems can be observed and more rarely grief melancholia, mania, hysteria or obssessional grief. These are the domain of the specialist.
General principles for the physician |
Reality is always preferable to imagination. Listening to the patient must precede any medication. In severe cases of grief, sedative antidepressors are preferable and the co-prescription of anxiolytics, particularly benzodiazepines should be avoided. One should not hesitate to seek advice from a specialist.
Plan
© 2001 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 30 - N° 34
P. 1668-1672 - novembre 2001 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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