S'abonner

Le récepteur B1 de la bradykinine : cible thérapeutique potentielle de l’hyperperméabilité vasculaire du sepsis - 30/08/14

Doi : 10.1016/j.annfar.2014.07.173 
S. Ruiz 1, 2, , V. Merlet-Dupuy 1, M. Buléon 3, F. Vardon 1, 2, J.-M. Conil 1, 2, I. Tack 4, O. Fourcade 1, 2, V. Minville 1, 2
1 Département Anesthésie Réanimation 
2 EA 4564 MATN IFR 150, CHU de Toulouse, Hôpital Rangueil 
3 Laboratoire de Physiologie, Université Toulouse 3 Paul Sabatier - Faculté de Médecine Toulouse-Rangueil 
4 Service des Explorations Fonctionnelles Physiologiques, CHU de Toulouse, Hôpital Rangueil, Toulouse, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les kinines paraissent contribuer à l’hyperperméabilité vasculaire du SIRS. Elles agissent via deux récepteurs : RB2, constitutif et acteur de la phase aiguë de l’inflammation, et RB1, inductible, acteur plus tardif à l’action moins connue. Notre objectif était de déterminer l’implication du RB1 dans l’hyperperméabilité vasculaire après les 24 premières heures du sepsis.

Matériel et méthodes

Un sepsis a été induit par ponction ligature cæcale (CLP) chez des souris C57BL6 : invalidées pour le RB1 (KOB1), sauvages non traitées (WT) ou recevant du R-954, un antagoniste spécifique de RB1, en préventif (WT R-954 P) ou en curatif (WT R-954C). La perméabilité vasculaire à l’albumine (extravasation du bleu Evans, BE, dans le foie, la grêle, le cœur et le rein) et la pression artérielle moyenne sanglante (PAm) ont été mesurées 30h après la CLP. La survie spontanée à 96h a été déterminée.

Résultats

Chez les WT, l’extravasation du BE est diminuée dans le cœur et le rein après CLP, alors qu’elle est identique à celle des WT dans le groupe WT R-954 P. Les KOB1 témoins présentent spontanément une perméabilité moindre que les groupes WT : le sepsis induit une extravasation de BE identique à celle des WT témoins (Fig. 1). À 30h post CLP, la PAm diminue dans tous les groupes, mais moins chez les KOB1 CLP et les WT CLP R-954 P que chez les WT CLP (PAm à 30h post CLP (mmHg) : WT CLP 49,5±4,9 ; WT CLP R-954 P 66,9±5,3 ; KOB1 CLP 63±3,3. p<0,05 : KOB1 CLP et WT CLP R-954 P vs. WT CLP). Après 96h, les souris septiques KOB1, WT R-954 P et WT R-954C survivent plus que les WT (Fig. 2).

Discussion

Chez les souris WT, l’effet du sepsis sur la perméabilité diffère selon les organes étudiés. Ces résultats doivent être interprétés en tenant compte de la Loi de Starling : Jv=Kf [(Pc-Pi)-(Jc-Ji)] (Jv : taux de filtration d’un fluide, Kf : coefficient de filtration, Pc : pression hydrostatique capillaire, Pi : pression hydrostatique interstitielle, Jc : pression oncotique capillaire, Ji : pression oncotique interstitielle). Les souris WT CLP présentent une PAm de 50mmHg ce qui diminue la Pc. Pour les organes autorégulés (cœur, rein), la diminution de Pc et de Jv est marquée car le régime de pression est inférieur au seuil d’autorégulation. Pour les autres organes, l’effet de l’augmentation du Kf sur la perméabilité l’emporte sur celui de la diminution de Pc. L’inactivation de RB1 induit des différences de profil hémodynamique et de Kf. Les souris KOB1 CLP et WT CLP R-954 P présentent des PAm plus élevées que les WT CLP. De ce fait, le R-954 est associé à une augmentation de l’extravasation de l’albumine car il restaure la Pc. Pour les KOB1 CLP, la PAm étant peu diminuée par rapport aux KOB1 témoins, l’extravasation d’albumine augmente sous l’action prépondérante de la variation de Kf. Au niveau vasculaire, la mise en jeu du RB1 déstabilise les jonctions interendothéliales par un mécanisme NO dépendant. Ces phénomènes pourraient expliquer la meilleure survie des souris dont le RB1 est invalidé, ou bloqué selon un schéma de traitement préventif ou curatif.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2014  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 33 - N° S2

P. A105 - septembre 2014 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • La cyclosporine induit-elle une dysfonction endothéliale chez la souris Black-6 ?
  • S. Ponsonnard, J. Javellaud, L. Botelle, P. Marquet, J.-M. Achard
| Article suivant Article suivant
  • Étude préliminaire de la tolérance au LPS des cellules immunes de malades atteints de cirrhose avancée
  • M. Giabicani, M. Fasseu, P.-E. Rautou, J. Mantz, R. Moreau, C. Paugam-Burtz, E. Weiss

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.