S'abonner

Étude préliminaire de la tolérance au LPS des cellules immunes de malades atteints de cirrhose avancée - 30/08/14

Doi : 10.1016/j.annfar.2014.07.174 
M. Giabicani 1, , M. Fasseu 1, P.-E. Rautou 1, 2, J. Mantz 3, 4, R. Moreau 1, 2, C. Paugam-Burtz 1, 3, 4, E. Weiss 1, 3
1 UMRS1149, Centre de Recherche sur l’Inflammation, Paris 
2 Service d’hépatologie, Hôpitaux Universitaires Paris Nord Val-de-Seine, Beaujon 
3 Département d’Anesthésie Réanimation, Hôpitaux Universitaires Paris Nord Val-de-Seine, Beaujon, AP–HP, Clichy 
4 Université Paris 7 Diderot, UFR médecine, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Dans les cellules immunes de malades cirrhotiques, la stimulation de TLR4 par le lipopolysaccharide (LPS), un composant des bacilles à Gram-négatif, induit une réponse inflammatoire dérégulée associant un excès de cytokines pro-inflammatoires [1] (IL6, CXCL5) et un déficit de cytokines anti-inflammatoires (IL10). Cette réponse anormale pourrait expliquer la susceptibilité accrue des malades cirrhotiques au sepsis sévère. Dans la population générale, il a été montré qu’une réponse inflammatoire excessive peut être responsable de lésions tissulaires. Afin de limiter ce phénomène lors de stimulations répétées par LPS, l’hôte développe des mécanismes de « tolérance » conduisant à la « down-régulation » de gènes impliqués dans l’inflammation [2]. Alors qu’une altération de la tolérance au LPS pourrait être impliquée dans la dérégulation de la réponse inflammatoire des cellules immunes de malades atteints de cirrhose, celle-ci n’a jamais été étudiée. Ce travail a donc pour but d’étudier la tolérance au LPS des cellules mononuclées du sang périphérique (PBMCs) de malades atteints de cirrhose avancée.

Matériel et méthodes

Après l’avis favorable du comité d’éthique et le recueil du consentement éclairé, les PBMCs de 7 patients atteints de cirrhose alcoolique indemnes d’infection (score Child-Pugh médian 10 [9–12]) et de 5 volontaires sains ont été isolés, puis laissés non stimulés ou stimulés une première fois par LPS pendant 24h. Après 24h, les cellules ont été de nouveau stimulées ou non par LPS pendant 4h, créant ainsi 4 groupes expérimentaux. En fin de culture, l’ARN a été extrait et l’expression de 34 gènes d’intérêt analysée par RT-qPCR.

Résultats

Dans les cellules immunes « cirrhotiques » et « saines » stimulées une première fois par LPS, la seconde stimulation par LPS a augmenté l’expression de CXCL5 (une chimiokine pro-inflammatoire) et a inhibé celle d’IL10 (une cytokine anti-inflammatoire) par rapport aux cellules non préalablement stimulées. Cependant, après la seconde stimulation, l’induction de CXCL5 était 20 fois supérieure (p=0,008) et l’inhibition d’IL10 100 fois supérieure (p=0,01) dans les PBMCs cirrhotiques comparés aux sains. D’autre part, après la seconde stimulation, l’induction d’IL6 (une cytokine pro-inflammatoire) était, comme attendu, fortement inhibée dans les cellules « saines » (p<0,05) alors qu’elle restait à un niveau très élevé dans les cellules « cirrhotiques ».

Discussion

Les cellules immunes de patients cirrhotiques stimulées ex vivo par LPS présentent une altération des mécanismes de tolérance pouvant participer à la dérégulation de la réponse immunitaire de ces malades. Ces anomalies pourraient en partie expliquer la susceptibilité accrue des patients cirrhotiques au sepsis sévère bactérien et constituer une cible pour de nouvelles approches thérapeutiques.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2014  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 33 - N° S2

P. A105-A106 - septembre 2014 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Le récepteur B1 de la bradykinine : cible thérapeutique potentielle de l’hyperperméabilité vasculaire du sepsis
  • S. Ruiz, V. Merlet-Dupuy, M. Buléon, F. Vardon, J.-M. Conil, I. Tack, O. Fourcade, V. Minville
| Article suivant Article suivant
  • Cinétique des voies de régulation de la masse musculaire au cours du sepsis murin
  • J.-C. Palao, J. Morel, J. Castells, A.-C. Durieux, S. Molliex, D. Freyssenet

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.