S'abonner

Infection à cytomégalovirus chez le patient brûlé grave - 30/08/14

Doi : 10.1016/j.annfar.2014.07.187 
J. Bordes 1, , S. Hraiech 2, S. Lehingue 2, C. Nguyen 1, E. Dantzer 3, E. Meaudre 4
1 Anesthésie Réanimation, HIA Sainte-Anne, Toulon 
2 Réanimation, Hôpital Nord, Marseille 
3 Service des Brûlés 
4 Réanimation, HIA Sainte-Anne, Toulon, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le cytomégalovirus (CMV) est un virus ubiquitaire. L’infection à CMV est liée soit à une primo-infection, soit à une réactivation. Celle-ci est provoquée par un « stress » qui va consommer les ressources du système immunitaire (SI) et permettre la réplication virale, ou à un déficit de ce même SI. Chez le patient de réanimation, l’infection à CMV est associée à une augmentation de la durée de séjour en réanimation, de la durée de ventilation mécanique, de la mortalité [1]. Le patient brûlé grave est caractérisé par une immunodépression acquise multifactorielle. Sur des modèles murins, il a été montré que les sujets brûlés étaient susceptibles de présenter une infection à CMV [2]. D’un point de vue clinique, elle reste encore mal documentée chez ces patients. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’incidence de l’infection à CMV chez les patients brûlés graves.

Matériel et méthodes

Nous avons inclus les patients avec une surface cutanée brûlée (SCB) supérieure à 15 % admis dans le centre de traitement des brûlés de l’HIA Sainte-Anne, Toulon, entre septembre 2008 et septembre 2011. Une sérologie CMV était réalisée à l’admission, puis une détection de la virémie par real time quantitative PCR (RTqPCR) était effectuée une à deux fois par semaine pendant le séjour en réanimation. L’infection à CMV était définie par une RTqPCR positive en cours de séjour. La réactivation du CMV était définie par une RTqPCR positive chez un patient séropositif à l’admission.

Résultats

Au total, 58 patients étaient inclus. L’âge moyen des patients était de 51±21ans. La SCB moyenne était de 31±15 %. La brûlure était d’origine thermique dans 89 % des cas. 36 patients étaient séropositifs pour le CMV à l’admission, 20 séronégatifs (64 % et 36 % respectivement). Une infection à CMV était diagnostiquée chez 22 des patients séropositifs (61 %), et chez un seul des patients séronégatifs (5 %). L’infection à CMV était plus fréquente chez le patient séropositive que séronégatif (p<0,0001). Chez les patients séropositifs, l’infection à CMV était associée à un âge supérieur (p=0,03), à une durée de séjour moyenne prolongée en réanimation (53jours versus 28jours, p=0,02). La SCB n’était pas différente (33 % versus 29 %, p=0,5). Le taux de mortalité en réanimation n’était pas différent entre les patients ayant présenté une infection à CMV et les autres (27 % versus 21 %, p=1).

Discussion

Notre étude montre que l’infection à CMV est plus fréquente chez le patient séropositif pour le CMV à l’admission que chez le patient séronégatif, suggérant que le mécanisme de cette infection est principalement lié à une réactivation plutôt qu’une primo-infection. Chez le patient brûlé séropositif, l’infection à CMV est fréquente, 61 % dans notre cohorte. Cette incidence est supérieure à celle observée dans d’autres groupes de patients de réanimation. En analyse statistique univariée, l’infection à CMV chez ces patients est associée à une durée de séjour en réanimation prolongée. Sur ces données, il n’est pas possible de déterminer si l’infection à CMV est la cause de l’augmentation de durée de séjour, ou bien la conséquence. En revanche, nous n’avons pas observé d’impact sur la mortalité.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2014  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 33 - N° S2

P. A112-A113 - septembre 2014 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Intérêt de la cartographie fongique en transplantation hépatique
  • M. Colnot, L. Khoy-Ear, A. Toussaint, F. Bert, P.-S. Abback, C. Fragnoli, F. Dondero, C. Paugam-Burtz
| Article suivant Article suivant
  • Écologie bactérienne d’un centre de traitement des brûlés sur 4 ans
  • L. Fayolle-Pivot, A. Blet, S. Tissot, C. Magnin, M. Bertin-Maghit, M.-E. Reverdy, T. Rimmelé

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.