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Incidence du Pseudomonas aeruginosa dans un centre de brûlés : étude épidémiologique en 2013 - 30/08/14

Doi : 10.1016/j.annfar.2014.07.189 
S. Wiramus , V. Bernini, P. Ainaud, M. Poirier, J. Albanese, J. Textoris
 Centre des brûles, hôpital de la conception, AP–HM, Marseille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les infections représentent une cause de morbi-mortalité importante en réanimation. Chez le patient brûlé, ce risque infectieux est majoré par la rupture de la barrière cutanée. Les principaux germes en cause sont Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa (PA). Ce dernier colonise les brûlures en 10jours avec une incidence en baisse ces dernières années (25–45 %). La colonisation ou l’infection cutanée par PA retarde la cicatrisation, compromet la greffe de peau, et prolonge la durée d’hospitalisation. La balnéothérapie et le nettoyage des plaies au lit avec des antiseptiques sont les deux techniques les plus employées. Suite à l’arrêt de la balnéothérapie dans notre centre, nous avons voulu établir un bilan épidémiologique du PA.

Matériel et méthodes

Étude rétrospective monocentrique dont l’objectif primaire était d’évaluer l’incidence du PA en 2013. Les objectifs secondaires étaient de décrire le délai de survenue et les facteurs de risque. Cette étude est basée sur les dossiers médicaux des patients admis plus de 24heures avec au moins un prélèvement microbiologique (PM) puis on s’est focalisée sur les biopsies cutanées (BC). Seuls les patients présentant au moins un PM positif à PA ont été analysés, et classés en trois groupes (infection ou colonisation cutanée à PA, et un groupe avec PM positif à PA autre qu’une BC). L’ « infection cutanée » était définie sur l’aspect clinique et une BC105 CFU ; on parlait de colonisation si<105 CFU. Les données ont été analysées à l’aide du logiciel statistique R : données quantitatives sous forme de médiane et d’écart interquartile et données qualitatives sous forme de compte absolu et pourcentage.

Résultats

Cent deux dossiers sur un an ont été analysés avec 8549 PM, dont 103 (1,2 %) avec PA en culture (32 patients [31,4 %]). La durée médiane de séjour était de 50jours [25–77] et de ventilation mécanique de 30jours [21–43]. Ces PM comprenaient 2034 biopsies cutanées, dont 82 (4 %) à PA. Quatorze patients ont présenté une infection cutanée et 9 une colonisation à PA. Les trois groupes étaient comparables en dehors d’un IMC plus faible, une surface brûlée totale et des scores de gravité plus élevés chez les patients infectés. L’infection cutanée à PA étaient associées à une durée de séjour supérieure en réanimation par rapport au groupe contrôle (21 j [10–39] vs 73 [59–97], p<0,009). Les délais de colonisation (28 j [16–49]) et d‘infection (26 j [15–39]) cutanées étaient importants et similaires (p=0,54). Concernant les profils de résistance du PA, on note 45 % de résistance à la ticarcilline, 7 % à la ceftazidime, et 29 % à l’imipenem (Fig. 1).

Discussion

L’incidence du PA dans notre unité est comparable à celle des unités de réanimation mais trois fois le délai décrit dans la littérature chez les brûlés. La colonisation et l’infection à PA sont associées de manière significative à une augmentation de la durée de séjour en réanimation. Le profil de résistance souligne l’importance d’une réévaluation régulière de l’épidémiologie locale pour adapter les protocoles d’antibiothérapie probabiliste. Ces données renforcent la nécessité de comparer ces résultats à ceux d’une cohorte historique avec utilisation de la balnéothérapie.

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Vol 33 - N° S2

P. A113-A114 - septembre 2014 Retour au numéro
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