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Les bris dentaires : analyse d’une base de données de 592 cas survenus en France - 30/08/14

Doi : 10.1016/j.annfar.2014.07.255 
A. Giraudon 1, , G. de Saint Maurice 2, R. Amalberti 3, D. Benhamou 4, K. Nouette-Gaulain 1
1 SAR III, CHU de Bordeaux, Bordeaux 
2 Service d’anesthésie-réanimation, Hôpital d’Instruction des Armées du Val-de-Grâce, Paris 
3 Le Sou Médical-MACSF, La Défense 
4 Anesthésie-réanimation chirurgicale, Hôpital Bicêtre, AP–HP, Le Kremlin-Bicêtre, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les bris dentaires (BD) sont les évènements indésirables les plus fréquents en anesthésie. Classiquement, ils surviennent en cas d’intubation difficile et/ou chez des patients avec un état dentaire altéré [1]. Les descriptions disponibles dans la littérature sont soit ancienne [2] soit monocentrique [3]. L’objectif de ce travail était d’analyser une base de données récente pour identifier les différentes caractéristiques des BD en France.

Matériel et méthodes

Une base de données prospective incluant des patients de janvier 2003 à décembre 2010 a été analysée, dans le cadre d’une convention entre la SFAR et le Sou Médical-MACSF. Les résumés de cas ont été analysés et les éléments recherchés étaient : le type de BD, le nombre et l’identité des dents impliquées, un état dentaire initial altéré et les critères d’intubation difficile, les circonstances anesthésiques de survenue du BD et le devenir de la dent. L’âge du praticien, l’âge, le sexe et le statut d’information du patient étaient également recueillis. Les résultats ont été exprimés en pourcentage, médiane et interquartile. Les données manquantes ont été intégrées dans le calcul des pourcentages.

Résultats

Parmi les 1512 déclarations enregistrées sur cette période, 592 (39,2 %) impliquaient des BD. Les patients étaient âgés de 57ans [48–65] dont 41 % d’hommes. Les praticiens impliqués étaient âgés de 53ans [49–57]. Les dents lésées étaient en majorité natives (69,1 %) alors qu’il s’agissait de prothèses dans 29,1 % des cas. Le type de BD était le plus souvent une fracture ou bris simple (64,2 %), une chute (26,7 %) et une fragilisation (6,8 %). Ces BD concernaient les incisives dans 42,4 % des cas. Le BD atteignait une dent unique dans 65,2 % des cas et les bridges représentaient 12,8 % des BD. La recherche de facteurs de risque mettait en évidence un mauvais état dentaire (23,1 %), une intubation difficile (15,4 %), ou l’association des deux (7,6 %). Les prothèses fragiles, à risque de BD étaient peu fréquentes (9,1 %). Les BD survenaient le plus souvent lors de l’intubation (41,6 %), lors de l’anesthésie générale sans autre précision (28,5 %), lors de l’utilisation de dispositifs supra-glottiques (4,6 %), de canules orales (3,4 %), lors de l’extubation (2,7 %) et pendant l’utilisation de masques simples (1,5 %). Les BD étaient signalés à distance dans 11,3 % des déclarations. La dent restait le plus souvent en place (70,3 %), l’ingestion était anecdotique (1,7 %) et l’inhalation de la dent exceptionnelle (0,2 %). Dans 34,8 % des cas, l’information sur le risque de BD avait été délivrée au patient alors qu’elle manquait dans 37,7 % des cas.

Discussion

Notre étude suggère que les BD sont majoritairement secondaires à un état dentaire altéré, qu’il soit composé de dents natives ou de prothèses fragilisées, ou à une intubation difficile, qu’elle soit prévue ou non. Toutes les dents peuvent en être le siège, mais ils impliquent le plus souvent les incisives. Enfin, les BD concernent plus d’un tiers des dossiers d’assurance et peuvent survenir à tous les temps de la prise en charge du patient ce qui doit motiver une information systématique des risques encourus.

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