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Administration des molécules sédatives en réanimation : Pourquoi un décalage entre prescription et administration ? - 30/08/14

Doi : 10.1016/j.annfar.2014.07.327 
C. Moch 1, , L. Exbrayat 1, G. Marcotte 2, S. Pereira 2, B. Floccard 2, O. Martin 2, C. Paillet 1, C. Guillaume 2, C. Pivot 1, T. Rimmelé 2
1 Pharmacie 
2 Réanimation, Hôpital E. Herriot – Hospices Civils de Lyon, Lyon, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La conférence de consensus de 2008 de la SFAR-SRLF sur la sédation insiste sur la nécessité d’une utilisation adaptée des molécules hypnotiques et morphiniques. Nous avons déjà montré qu’il existait un retard d’adaptation des doses des médicaments concernés [1]. L’objectif de cette nouvelle étude était de déterminer l’origine des discordances entre prescription et administration effective des molécules sédatives et analgésiques en réanimation.

Matériel et méthodes

Durant 2 mois, toutes les discordances entre prescription et administration des molécules sédatives et analgésiques ont été analysées. La prescription des molécules sédatives/analgésiques est protocolisée avec détermination de l’objectif par le médecin et adaptation de la dose administrée par les infirmiers (IDE). L’adaptation du débit des molécules concernées a été considérée comme retardée si elle avait lieu plus de 120minutes après l’heure de prescription. En premier lieu, des facteurs déterminés a priori comme pouvant potentiellement influencer la survenue de discordances ont été analysés grâce à un test Chi2. Il s’agit de l’ancienneté de l’IDE, du nombre de patients à charge de l’IDE, la période (diurne/nocturne) et la nature de la molécule. Par ailleurs et afin de compléter ces facteurs, un entretien semi-directif a été réalisé par un seul opérateur extérieur à l’unité de soins lors des relèves afin d’interroger les IDE concernés sur l’origine des discordances.

Résultats

Trente et un discordances entre prescription et administration ont été décelées concernant 18 IDE différents. Les IDE ont mis en moyenne 5,2heures pour adapter les débits lorsqu’il y avait des discordances. Trente et un entretiens ont été réalisés. Parmi les facteurs déterminés a priori, l’ancienneté de l’IDE, le nombre de patients à charge de l’IDE et la période n’influencent pas significativement la survenue de discordances. En revanche, les molécules sédatives sont davantage concernées par des discordances que les molécules analgésiques (p=0,0002). Les raisons évoquées par les IDE concernant l’origine des discordances lors des entretiens semi-directifs sont présentées dans le Tableau 1 ci-dessous.

Discussion

Contre toute attente, les oublis et les raisons organisationnelles ne sont que très peu évoqués par les IDE. En revanche, les entretiens révèlent un défaut de connaissances des IDE. Certains « préfèrent ne pas y toucher » car « ne se sentent pas à l’aise avec ça », ou avancent des connaissances erronées. Il est impératif de rectifier les comportements inadaptés et d’ajuster les connaissances des IDE par la formation sur cette thématique afin d’optimiser la prise en charge sédative du patient. Le bénéfice d’une meilleure utilisation des molécules sédatives étant déjà largement démontré [2].

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Vol 33 - N° S2

P. A195 - septembre 2014 Retour au numéro
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