Administration des médicaments par voie parentérale en réanimation : évaluation des incompatibilités médicamenteuses - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
La voie intraveineuse est la principale voie d’administration des médicaments chez les patients de soins intensifs [1 ]. Dans ce contexte, se pose la problématique de l’administration simultanée de plusieurs médicaments sur une même voie d’administration [2 ], en sachant que le nombre de voies est limité chez ces patients. Les complications répertoriées dans la littérature font mention d’occlusions et de dysfonctionnements de cathéters réduisant potentiellement l’efficacité du traitement, des réactions inflammatoires locales et systémiques ainsi que les risques associés à la nécessité du changement de voies veineuses : thromboses, sepsis, insuffisance veineuse chronique, embolie pulmonaire [3 ]. L’objectif de ce travail est d’évaluer la fréquence des interactions physico-chimiques, d’identifier les médicaments les plus impliqués dans celles-ci et de créer un outil à destination du personnel médical et paramédical répertoriant les principales incompatibilités.
Matériel et méthodes |
Une étude observationnelle a été réalisée en prospectif dans les deux services de réanimation du Centre Hospitalier Lyon Sud (CHLS). L’observation a été conduite un jour donné, réitérée à une semaine d’intervalle. Les patients présents d’une semaine sur l’autre n’ont été comptabilisés qu’une seule fois. Nous avons considéré que tous les médicaments injectables (continus et discontinus) ont été administrés en même temps. Tous les médicaments injectables en continus et discontinus ont été analysés en termes de compatibilité ou incopatibilités à l’aide des données issues du logiciel Stabilis® et du Trissel Handbook on injectable drugs 17th edition Trissel LA.
Résultats |
Quarante-deux patients ont été inclus dont 57,1 % d’hommes. La moyenne d’âge est de 67±12ans. Le nombre moyen de médicaments injectables par patient est de 6,7±2,5. Soixante-cinq principes actifs ont été relevés pour un total de 962 associations médicamenteuses. Un total de 51,9 % des associations sont compatibles, 8,5 % sont incompatibles, et 39,6 % sont sans données disponibles. Les médicaments les plus impliqués dans les interactions physico-chimiques sont le pantoprazole (15,2 %), le furosémide (12,8 %), le midazolam (8,5 %), et l’amiodarone (7,3 %). Les 3 principaux couples d’interactions physico-chimiques sont : furosémide/midazolam (6,1 %), amiodarone/furosémide (4,9 %) et ciprofloxacine/furosémide (4,9 %).
Discussion |
Un premier travail avait conduit à l’élaboration de règles, les amines et les médicaments sédatifs devant être administrés sur des lumières séparées de la voie veineuse centrale. L’étude ne répertorie aucune association à risque d’interactions parmi la liste des médicaments cités ci-dessus. Les médicaments identifiés, sources d’interactions médicamenteuses représentent 70,4 % des prescriptions médicamenteuses, et font partie du top dix des consommations annuelles médicamenteuses. Cette étude a été réalisée sur 2jours, sur la base du postulat que tous les médicaments étaient administrés au même moment, nous devons compléter cette étude par le relevé des horaires et de la voie d’administration (distale/proximale ou médiane). Un tableau à double entrée regroupant les associations incompatibles a été construit.
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Vol 33 - N° S2
P. A224-A225 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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