Gestion de l’anxiété pré-opératoire en pédiatrie : étude randomisée comparant une tablette éléctronique au Midazolam - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
L’anxiété pré-opératoire en pédiatrie est le plus souvent gérée par une prémédication médicamenteuse. Elle nécessite un temps d’action, une coordination entre services et blocs opératoires, expose à des risques d’effets secondaires et présente une variabilité d’efficacité clinique. Des techniques non médicamenteuses ont été évaluées, tels que la présence des parents lors de l’induction, la distraction par des clowns, l’hypnose ou les jeux vidéo. Les tablettes électroniques (T) sont des appareils petits, légers, faciles d’utilisation avec des programmes interactifs adaptés à l’âge. Le but de l’étude est d’évaluer l’efficacité d’une tablette électronique (T) versus le midazolam (M) pour gérer l’anxiété pré-opératoire en pédiatrie.
Patients et méthodes |
Nous avons réalisé une étude prospective randomisée monocentrique comparative comportant deux groupes: prémédication par M versus distraction par T. L’objectif principal était de montrer une réduction de l’anxiété à l’induction dans le groupe T. Les objectifs secondaires étaient de montrer une réduction de l’anxiété lors de la séparation avec les parents, lors du retour dans le service et une réduction de l’anxiété parentale. Après soumission au CPP, information et accord des parents, des enfants bénéficiant d’une chirurgie ambulatoire, âgés de 4 à 10ans étaient inclus. Les critères d’exclusion étaient : nombre de chirurgie supérieur à 3, troubles psychiatriques ou cognitifs, traitement psychotrope ou anxiolytique. L’anxiété de l’enfant était évaluée par le score mYPASS (admission, séparation avec les parents, pose du masque, retour dans le service) par un psychologue, celle des parents par l’échelle STAI (arrivée à l’hôpital, séparation, retour dans le service). La T était donnée à l’enfant 20 à 30min avant le bloc opératoire jusqu’à la perte de conscience lors de l’induction. Les tests statistiques utilisés étaient le test Chi2, le test de Student et le test Wilcoxon.
Résultats |
Cent dix-huit patients ont été inclus, 60 dans le groupe T, 58 dans le groupe midazolam. Les 2 groupes n’étaient pas différents sur les données démographiques (sexe [p=0,75], âge [p=0,68]), sur le type de chirurgie (p=0,27) ainsi que sur les caractéristiques anesthésiques (p=0.17). Il n’y a pas de différence significative entre le groupe T et le groupe M concernant le score moyen mYPASS (déviation standard) lors de la pose du masque (41,8 (20,7) vs. 40,5 (18,6), p=0,99), de l’admission (34,6 (13.6) vs. 36,9 (14.0), p=0,48) et de la séparation (35,3 (17,2) vs. 38,3 (17,1), p=0,16) . Par contre, le score moyen mYPASS est significativement plus faible dans le groupe T par rapport au groupe M lors du retour dans le service (35,5 [9,6] vs. 39,7 [10,3], p=0,03). L’anxiété des parents évaluée par le score STAI n’était pas différente dans les deux groupes à tous les temps.
Discussion |
La tablette électronique est un moyen non médicamenteux intéressant dans le cadre de la gestion de l’anxiété péri opératoire de l’enfant. Cette technique pourrait éviter une prémédication médicamenteuse.
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Vol 33 - N° S2
P. A93-A94 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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